Ils’agit « d’un ensemble d’outils qui permet d’avertir la population d’une zone particuliĂšre de danger imminent et de l’informer de la nature du risque et du comportement Ă 
La loi "informatique et libertĂ©s" impose que les organismes mettant en Ɠuvre des fichiers garantissent la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es qui y sont traitĂ©es. Cette exigence se traduit par un ensemble de mesures que les dĂ©tenteurs de fichiers doivent mettre en Ɠuvre, essentiellement par l’intermĂ©diaire de leur direction des systĂšmes d’information DSI ou de leur responsable informatique. Adopter une politique de mot de passe rigoureuse L’accĂšs Ă  un poste de travail informatique ou Ă  un fichier par identifiant et mot de passe est la premiĂšre des protections. Le mot de passe doit ĂȘtre individuel, difficile Ă  deviner et rester secret. Il ne doit donc ĂȘtre Ă©crit sur aucun support. La DSI ou le responsable informatique devra mettre en place une politique de gestion des mots de passe rigoureuse un mot de passe doit comporter au minimum 8 caractĂšres incluant chiffres, lettres et caractĂšres spĂ©ciaux et doit ĂȘtre renouvelĂ© frĂ©quemment par exemple tous les 3 mois. Le systĂšme doit contraindre l’utilisateur Ă  choisir un mot de passe diffĂ©rent des trois qu’il a utilisĂ©s prĂ©cĂ©demment. GĂ©nĂ©ralement attribuĂ© par l’administrateur du systĂšme, le mot de passe doit ĂȘtre modifiĂ© obligatoirement par l’utilisateur dĂšs la premiĂšre connexion. Enfin, les administrateurs des systĂšmes et du rĂ©seau doivent veiller Ă  modifier les mots de passe qu’ils utilisent eux-mĂȘmes. Concevoir une procĂ©dure de crĂ©ation et de suppression des comptes utilisateurs L’accĂšs aux postes de travail et aux applications doit s’effectuer Ă  l’aide de comptes utilisateurs nominatifs, et non gĂ©nĂ©riques » compta1, compta2
, afin de pouvoir Ă©ventuellement ĂȘtre capables de tracer les actions faites sur un fichier et, ainsi, de responsabiliser l’ensemble des intervenants. En effet, les comptes gĂ©nĂ©riques » ne permettent pas d’identifier prĂ©cisĂ©ment une personne. Cette rĂšgle doit Ă©galement s’appliquer aux comptes des administrateurs systĂšmes et rĂ©seaux et des autres agents chargĂ©s de l’exploitation du systĂšme d’information. SĂ©curiser les postes de travail Les postes des agents doivent ĂȘtre paramĂ©trĂ©s afin qu’ils se verrouillent automatiquement au-delĂ  d’une pĂ©riode d’inactivitĂ© 10 minutes maximum ; les utilisateurs doivent Ă©galement ĂȘtre incitĂ©s Ă  verrouiller systĂ©matiquement leur poste dĂšs qu’ils s’absentent de leur bureau. Ces dispositions sont de nature Ă  restreindre les risques d’une utilisation frauduleuse d’une application en cas d’absence momentanĂ©e de l’agent du poste concernĂ©. Par ailleurs, le contrĂŽle de l’usage des ports USB sur les postes sensibles », interdisant par exemple la copie de l’ensemble des donnĂ©es contenues dans un fichier, est fortement recommandĂ©. Identifier prĂ©cisĂ©ment qui peut avoir accĂšs aux fichiers L’accĂšs aux donnĂ©es personnelles traitĂ©es dans un fichier doit ĂȘtre limitĂ© aux seules personnes qui peuvent lĂ©gitimement y avoir accĂšs pour l’exĂ©cution des missions qui leur sont confiĂ©es. De cette analyse, dĂ©pend le profil d’habilitation » de l’agent ou du salariĂ© concernĂ©. Pour chaque mouvement ou nouvelle affectation d’un salariĂ© Ă  un poste, le supĂ©rieur hiĂ©rarchique concernĂ© doit identifier le ou les fichiers auxquels celui-ci a besoin d’accĂ©der et faire procĂ©der Ă  la mise Ă  jour de ses droits d’accĂšs. Une vĂ©rification pĂ©riodique des profils des applications et des droits d’accĂšs aux rĂ©pertoires sur les serveurs est donc nĂ©cessaire afin de s’assurer de l’adĂ©quation des droits offerts et de la rĂ©alitĂ© des fonctions occupĂ©es par chacun. Veiller Ă  la confidentialitĂ© des donnĂ©es vis-Ă -vis des prestataires Les interventions des divers sous-traitants du systĂšme d’information d’un responsable de traitement doivent prĂ©senter les garanties suffisantes en terme de sĂ©curitĂ© et de confidentialitĂ© Ă  l’égard des donnĂ©es auxquels ceux-ci peuvent, le cas Ă©chĂ©ant, avoir accĂšs. La loi impose ainsi qu’une clause de confidentialitĂ© soit prĂ©vue dans les contrats de sous-traitance. Les Ă©ventuelles interventions d’un prestataire sur des bases de donnĂ©es doivent se dĂ©rouler en prĂ©sence d’un salariĂ© du service informatique et ĂȘtre consignĂ©es dans un registre. Les donnĂ©es qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es sensibles » au regard de la loi, par exemple des donnĂ©es de santĂ© ou des donnĂ©es relatives Ă  des moyens de paiement, doivent au surplus faire l’objet d’un chiffrement. A noter » l’administrateur systĂšmes et rĂ©seau n’est pas forcĂ©ment habilitĂ© Ă  accĂ©der Ă  l’ensemble des donnĂ©es de l’organisme. Pourtant, il a besoin d’accĂ©der aux plates-formes ou aux bases de donnĂ©es pour les administrer et les maintenir. En chiffrant les donnĂ©es avec une clĂ© dont il n’a pas connaissance, et qui est dĂ©tenue par une personne qui n’a pas accĂšs Ă  ces donnĂ©es le responsable de la sĂ©curitĂ© par exemple, l’administrateur peut mener Ă  bien ses missions et la confidentialitĂ© est respectĂ©e. SĂ©curiser le rĂ©seau local Un systĂšme d’information doit ĂȘtre sĂ©curisĂ© vis-Ă -vis des attaques extĂ©rieures. Un premier niveau de protection doit ĂȘtre assurĂ© par des dispositifs de sĂ©curitĂ© logique spĂ©cifiques tels que des routeurs filtrants ACL, pare-feu, sonde anti intrusions, etc. Une protection fiable contre les virus et logiciels espions suppose une veille constante pour mettre Ă  jour ces outils, tant sur le serveur que sur les postes des agents. La messagerie Ă©lectronique doit Ă©videmment faire l’objet d’une vigilance particuliĂšre. Les connexions entre les sites parfois distants d’une entreprise ou d’une collectivitĂ© locale doivent s’effectuer de maniĂšre sĂ©curisĂ©e, par l’intermĂ©diaire des liaisons privĂ©es ou des canaux sĂ©curisĂ©s par technique de tunneling » ou VPN rĂ©seau privĂ© virtuel. Il est Ă©galement indispensable de sĂ©curiser les rĂ©seaux sans fil compte tenu de la possibilitĂ© d’intercepter Ă  distance les informations qui y circulent utilisation de clĂ©s de chiffrement, contrĂŽle des adresses physiques des postes clients autorisĂ©s, etc. Enfin, les accĂšs distants au systĂšme d’information par les postes nomades doivent faire prĂ©alablement l’objet d’une authentification de l’utilisateur et du poste. Les accĂšs par internet aux outils d’administration Ă©lectronique nĂ©cessitent Ă©galement des mesures de sĂ©curitĂ© fortes, notamment par l’utilisation de protocoles IPsec, SSL/TLS ou encore HTTPS. A noter » Un rĂ©fĂ©rentiel gĂ©nĂ©ral de sĂ©curitĂ©, relatif aux Ă©changes Ă©lectroniques entre les usagers et les autoritĂ©s administratives ordonnance 2005-1516, doit voir le jour prochainement voir projet sur le site Il imposera Ă  chacun des acteurs des mesures de sĂ©curitĂ© spĂ©cifiques. SĂ©curiser l’accĂšs physique aux locaux L’accĂšs aux locaux sensibles, tels que les salles hĂ©bergeant les serveurs informatiques et les Ă©lĂ©ments du rĂ©seau, doit ĂȘtre limitĂ© aux personnels habilitĂ©s. Ces locaux doivent faire l’objet d’une sĂ©curisation particuliĂšre vĂ©rification des habilitations, gardiennage, portes fermĂ©es Ă  clĂ©, digicode, contrĂŽle d’accĂšs par badge nominatifs, etc. La DSI ou le responsable informatique doit veiller Ă  ce que les documentations techniques, plans d’adressages rĂ©seau, contrats, etc. soient eux aussi protĂ©gĂ©s. Anticiper le risque de perte ou de divulgation des donnĂ©es La perte ou la divulgation de donnĂ©es peut avoir plusieurs origines erreur ou malveillance d’un salariĂ© ou d’un agent, vol d’un ordinateur portable, panne matĂ©rielle, ou encore consĂ©quence d’un dĂ©gĂąt des eaux ou d’un incendie. Il faut veiller Ă  stocker les donnĂ©es sur des espaces serveurs prĂ©vus Ă  cet effet et faisant l’objet de sauvegardes rĂ©guliĂšres. Les supports de sauvegarde doivent ĂȘtre stockĂ©s dans un local distinct de celui qui hĂ©berge les serveurs, idĂ©alement dans un coffre ignifugĂ©. Les serveurs hĂ©bergeant des donnĂ©es sensibles ou capitales pour l’activitĂ© l’organisme concernĂ© doivent ĂȘtre sauvegardĂ©s et pourront ĂȘtre dotĂ©s d’un dispositif de tolĂ©rance de panne. Il est recommandĂ© d’écrire une procĂ©dure urgence – secours » qui dĂ©crira comment remonter rapidement ces serveurs en cas de panne ou de sinistre majeur. Les supports nomades ordinateurs portables, clĂ© USB, assistants personnels etc. doivent faire l’objet d’une sĂ©curisation particuliĂšre, par chiffrement, au regard de la sensibilitĂ© des dossiers ou documents qu’ils peuvent stocker. Les matĂ©riels informatiques en fin de vie, tels que les ordinateurs ou les copieurs, doivent ĂȘtre physiquement dĂ©truits avant d’ĂȘtre jetĂ©s, ou expurgĂ©s de leurs disques durs avant d’ĂȘtre donnĂ©s Ă  des associations. Les disques durs et les pĂ©riphĂ©riques de stockage amovibles en rĂ©paration, rĂ©affectĂ©s ou recyclĂ©s, doivent faire l’objet au prĂ©alable d’un formatage de bas niveau destinĂ© Ă  effacer les donnĂ©es qui peuvent y ĂȘtre stockĂ©es. Anticiper et formaliser une politique de sĂ©curitĂ© du systĂšme d’information L’ensemble des rĂšgles relatives Ă  la sĂ©curitĂ© informatique doit ĂȘtre formalisĂ© dans un document accessible Ă  l’ensemble des agents ou des salariĂ©s. Sa rĂ©daction requiert l’inventaire prĂ©alable des Ă©ventuelles menaces et vulnĂ©rabilitĂ©s qui pĂšsent sur un systĂšme d’information. Il convient de faire Ă©voluer rĂ©guliĂšrement ce document, au regard des modifications des systĂšmes et outils informatiques utilisĂ©s par l’organisme concernĂ©. Enfin, le paramĂštre sĂ©curitĂ© » doit ĂȘtre pris en compte en amont de tout projet liĂ© au systĂšme d’information. Sensibiliser les utilisateurs aux risques informatiques » et Ă  la loi "informatique et libertĂ©s" Le principal risque en matiĂšre de sĂ©curitĂ© informatique est l’erreur humaine. Les utilisateurs du systĂšme d’information doivent donc ĂȘtre particuliĂšrement sensibilisĂ©s aux risques informatiques liĂ©s Ă  l’utilisation de bases de donnĂ©es. Cette sensibilisation peut prendre la forme de formations, de diffusion de notes de service, ou de l’envoi pĂ©riodique de fiches pratiques. Elle sera Ă©galement formalisĂ©e dans un document, de type charte informatique », qui pourra prĂ©ciser les rĂšgles Ă  respecter en matiĂšre de sĂ©curitĂ© informatique, mais aussi celles relatives au bon usage de la tĂ©lĂ©phonie, de la messagerie Ă©lectronique ou encore d’internet. Ce document devrait Ă©galement rappeler les conditions dans lesquelles un salariĂ© ou un agent peut crĂ©er un fichier contenant des donnĂ©es personnelles, par exemple aprĂšs avoir obtenu l’accord de son responsable, du service juridique ou du CIL de l’entreprise ou de l’organisme dans lequel il travaille. Ce document doit s’accompagner d’un engagement de responsabilitĂ© Ă  signer par chaque utilisateur. A noter veiller Ă  ce que les utilisateurs nettoient rĂ©guliĂšrement leurs vieux documents et messages Ă©lectroniques sur leurs postes. De mĂȘme, nettoyer rĂ©guliĂšrement le rĂ©pertoire d’échange partagĂ© entre les diffĂ©rents services afin qu’il ne se transforme pas en espace fourre-tout » fichiers personnels des agents mĂ©langĂ©s avec des dossiers sensibles LexiqueProfil d’habilitation un profil d’habilitation dĂ©finit, pour un groupe d’utilisateurs, leurs droits sur un ensemble de donnĂ©es et/ou d’ filtrant et ACL un routeur est un Ă©quipement qui permet l’aiguillage de l’information entre deux rĂ©seaux. Certains routeurs intĂšgrent une fonction de filtrage du trafic, telle que celle des pare-feu, qui met en Ɠuvre une liste des adresses et ports autorisĂ©s ou interdits d’accĂšs Access Control List.Pare-feu ou firewall » Ă©quipement logiciel et/ou matĂ©riel permettant de cloisonner des rĂ©seaux. Il met en Ɠuvre des rĂšgles de filtrage du trafic entrant et sortant et doit interdire l’utilisation de protocoles de communication non sĂ©curisĂ©s Telnet par exemple. tunneling » ou VPN rĂ©seau privĂ© virtuel un VPN permet de sĂ©curiser les Ă©changes de donnĂ©es de type "extranet". Pour cela, il met en Ɠuvre un mĂ©canisme d’authentification et de chiffrement des donnĂ©es. On parle alors d’encapsulation des donnĂ©es grĂące Ă  un protocole de tunneling ».Chiffrement mĂ©thode de codage/dĂ©codage des donnĂ©es mettant gĂ©nĂ©ralement en Ɠuvre un mĂ©canisme de clĂ©s logiques afin de rendre impossible la lecture d’un fichier Ă  des tiers qui ne possĂšdent pas la ou les clĂ©s.IPsec, SSL/TLS, HTTPS protocoles rĂ©seaux permettant de sĂ©curiser les accĂšs distants par chiffrement des donnĂ©es de panne dispositif de sĂ©curitĂ© mis en Ɠuvre notamment au niveau des disques durs qui permet de se prĂ©munir de la panne d’un disque en Ă©vitant l’arrĂȘt des applications ou l’endommagement des donnĂ©es systĂšme exĂ©cutant, Ă  la mise sous tension d’un ordinateur, des opĂ©rations Ă©lĂ©mentaires telles que le contrĂŽle des Ă©lĂ©ments matĂ©riels, l’ordonnancement de dĂ©marrage des pĂ©riphĂ©riques, la lecture d’un secteur sur un disque.
Quest ce qu'une alarme incendie ? Un boßtier d'alarme incendie, aussi appelé boßtier à bris de glace, de couleur rouge permet à tout usager aprÚs avoir détecté un début d'incendie dans un bùtiment, de déclencher son évacuation afin que ce dernier puisse gérer la sécurisation des personnes. Techniquement, l'ensemble du dispositif
Comment se forme un cordon littoral ? Des plages barriĂšres se forment oĂč les flĂšches sont reliĂ©es au continent aux deux extrĂ©mitĂ©s, emprisonnant l’eau derriĂšre dans une lagune; un exemple de ceci peut ĂȘtre vu Ă  Slapton dans le Devon. Les tombolos se trouvent lĂ  oĂč les cordons littoraux forment un pont entre une Ăźle et le continent; un exemple de ceci est la plage de Chesil dans le Dorset. Quelle est la fonction d’un cordon littoral ? Les Ăźles-barriĂšres remplissent deux fonctions principales. D’abord, ils protĂ©ger les cĂŽtes des dommages causĂ©s par les fortes tempĂȘtes. DeuxiĂšmement, ils abritent plusieurs habitats qui sont des refuges pour la faune. Quelle est la diffĂ©rence entre une Ăźle barriĂšre et une plage barriĂšre ? Les plages-barriĂšres, les Ăźles-barriĂšres et les flĂšches-barriĂšres diffĂšrent des caractĂ©ristiques similaires en ce sens que les barriĂšres ont tendance Ă  ĂȘtre parallĂšles au continent, mais sĂ©parĂ©es de celui-ci par une lagune, un estuaire ou une baie. 
 Elles ressemblent Ă  des Ăźles-barriĂšres en apparence, mais sont reliĂ©es au continent Ă  une extrĂ©mitĂ©. Que sont les plages des Ăźles-barriĂšres ? Une Ăźle-barriĂšre est un dĂ©pĂŽt de sable en constante Ă©volution qui se forme parallĂšlement Ă  la cĂŽte. 
 Des plages et des systĂšmes de dunes de sable se forment sur le cĂŽtĂ© de l’üle face Ă  l’ocĂ©an ; le cĂŽtĂ© faisant face au rivage contient souvent des marais, des vasiĂšres et des forĂȘts maritimes. Comment les Ăźles-barriĂšres protĂšgent-elles les plages ? Les Ăźles-barriĂšres sont appelĂ©es Ăźles-barriĂšres » car elles crĂ©ent une barriĂšre entre le continent et l’ocĂ©an. Ils abritent et protĂ©ger le continent des forces puissantes du vent, des vagues, des marĂ©es, des courants et des ravages des tempĂȘtes et des ouragans. Ils abritent les estuaires qui se forment derriĂšre les barriĂšres. Quelles sont les quatre parties principales du systĂšme de plages des Ăźles-barriĂšres ? Composants morphologiques primaires Baies et lagons zones d’eau peu profondes ouvertes Ă  partiellement restreintes situĂ©es dans la barriĂšre arriĂšre. Marais zones de vĂ©gĂ©tation tolĂ©rantes au sel dans la zone intertidale de la barriĂšre arriĂšre. Plats de marĂ©e – zones plates, sablonneuses Ă  boueuses qui sont exposĂ©es Ă  marĂ©e moyenne Ă  basse le long de la barriĂšre arriĂšre. Quels sont les trois avantages positifs des Ăźles-barriĂšres ? Quelques avantages que les Ăźles-barriĂšres offrent sont sanctuaires de coquillages, poissons et oiseaux, zones humides qui filtrent les polluants, la nourriture et la protection contre les ondes de tempĂȘte. De plus, si les humains se dĂ©veloppent sur ces Ăźles, il y a un avantage financier qui vient du tourisme et de la pĂȘche. Quel est l’avantage de l’üle-barriĂšre ? Îles-barriĂšres protĂ©ger environ 10 % des cĂŽtes dans le monde. Lorsque les ouragans et les tempĂȘtes touchent terre, ces brins absorbent une grande partie de leur force, rĂ©duisant l’énergie des vagues et protĂ©geant les zones intĂ©rieures. Ils offrent Ă©galement un environnement abritĂ© qui permet la formation d’estuaires et de marais derriĂšre eux. Miami est-elle une Ăźle-barriĂšre ? Miami Beach, ville, comtĂ© de Miami-Dade, sud-est de la Floride, États-Unis Il se trouve sur un Ăźle-barriĂšre entre Biscayne Bay ouest et l’ocĂ©an Atlantique est, juste Ă  l’est de Miami. Myrtle Beach est-elle une Ăźle-barriĂšre ? Mais entre Murrells et Myrtle Beach, ces les Ăźles-barriĂšres n’existent pas Ă  cause des hauteurs juste au large de la cĂŽte. Cela change Ă  North Myrtle, car les hauteurs se courbent vers l’intĂ©rieur des terres. Nantucket est-il une Ăźle-barriĂšre ? Nantucket des cordons littoraux se trouvent Ă  l’interface entre l’üle et la mer environnante. 
 Ces plages ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es et remodelĂ©es au cours des 6 000 derniĂšres annĂ©es par les courants ocĂ©aniques dĂ©plaçant le sable vers le nord dans un processus appelĂ© dĂ©rive littorale, formant l’endroit le plus au nord de Nantucket – Great Point. Quels sont quelques exemples d’üles-barriĂšres ? Certaines des Ăźles-barriĂšres les plus connues le long de la cĂŽte des États-Unis sont Île Padre, Texas, la plus longue Ăźle-barriĂšre du monde ; Îles Sanibel et Captiva, Floride; Cap Hatteras, Caroline du Nord; et l’üle d’Assateague, dans le Maryland. Quels sont les obstacles? Un obstacle est quelque chose comme une rĂšgle, une loi ou une politique qui rend difficile ou impossible que quelque chose se produise ou soit rĂ©alisĂ©. 
 Une barriĂšre est quelque chose comme une clĂŽture ou un mur qui est mis en place pour empĂȘcher les gens de se dĂ©placer facilement d’une zone Ă  une autre. Qu’est-ce qu’une Ăźle-barriĂšre en Floride ? ClĂ© de Biscaye est connue comme une Ăźle-barriĂšre et se trouve Ă  l’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure d’une chaĂźne d’üles qui s’étend le long de la cĂŽte sud-est de la Floride. Les Ăźles-barriĂšres sont des accumulations de sable qui se forment le long de la cĂŽte de plus grands corps terrestres. À quoi ressemblent les Ăźles-barriĂšres ? Les Ăźles-barriĂšres sont des reliefs cĂŽtiers et un type de systĂšme de dunes qui sont zones de sable exceptionnellement plates ou grumeleuses qui se forment sous l’action des vagues et des marĂ©es parallĂšlement Ă  la cĂŽte continentale. Ils se produisent gĂ©nĂ©ralement en chaĂźnes, composĂ©es de quelques Ăźles Ă  plus d’une douzaine. Quels sont les inconvĂ©nients de l’üle-barriĂšre? Le dĂ©savantage du littoral de l’üle-barriĂšre est exposĂ© Ă  de nombreuses menaces, telles que tempĂȘte Ă©rosion, des rĂ©ductions de la dĂ©rive littorale des sĂ©diments et de l’élĂ©vation du niveau de la mer. de nombreuses activitĂ©s humaines interfĂšrent avec ces mouvements naturels, rendant les Ăźles plus vulnĂ©rables. Quels sont les avantages et les inconvĂ©nients des Ăźles barriĂšres ? Quelques avantages que les Ăźles-barriĂšres offrent sont des sanctuaires pour les crustacĂ©s, les poissons et les oiseaux, des zones humides qui filtrent les polluants, la nourriture et la protection contre les ondes de tempĂȘte. Question envoyĂ©e Ă  l’expert. Pose ta question. Les Ăźles du dĂ©savantage sont situĂ©es Ă  proximitĂ© de quartiers plus aisĂ©s. Combien de temps durent les Ăźles-barriĂšres ? Étant donnĂ© qu’il existe une abondance d’anciens dĂ©pĂŽts de sable d’üles-barriĂšres intĂ©rieures sur la plaine cĂŽtiĂšre, nous pouvons supposer que les Ăźles-barriĂšres font partie du littoral atlantique depuis bien plus de 18 000 ans; peut-ĂȘtre pour des centaines de milliers ou de millions d’annĂ©eset qu’ils ont simplement migrĂ© avec tamisage
 Pourquoi les États-Unis ont-ils autant d’üles-barriĂšres ? Il s’agit surtout de l’ñge des cĂŽtes. La cĂŽte est est trĂšs ancienne et Ă©rodĂ©e presque plate, puis l’action des marĂ©es provoque l’accumulation de barres de sable, ce qui donne naissance Ă  des Ăźles-barriĂšres et Ă  des marais salants. La cĂŽte ouest est une zone de soulĂšvement depuis des millions d’annĂ©es, de sorte que les plages n’ont jamais eu le temps de mĂ»rir complĂštement. Quelles sont les 3 façons dont les Ăźles-barriĂšres se forment ? Les Ăźles-barriĂšres se forment de trois maniĂšres. Ils peut se former Ă  partir de flĂšches, de crĂȘtes de dunes noyĂ©es ou de bancs de sable. Pourquoi n’y a-t-il pas d’üles-barriĂšres sur la cĂŽte ouest ? La plupart des Ăźles-barriĂšres des États-Unis se trouvent le long de la cĂŽte est et de la cĂŽte du golfe. 
 Il n’y a pas d’üles-barriĂšres le long de la cĂŽte pacifique des États-Unis en raison de son littoral rocheux et de son plateau continental court. Pourquoi les Ăźles-barriĂšres sont-elles instables ? Les Ăźles-barriĂšres sont naturellement instables, migrent et changent en rĂ©ponse Ă  des facteurs tels que Ă©lĂ©vation du niveau de la mer et EESE. Ils se dĂ©gradent maintenant Ă  un rythme alarmant, en partie Ă  cause des efforts humains pour leur imposer la stabilitĂ©. Qu’advient-il d’une Ăźle-barriĂšre lorsque le niveau de la mer monte ? À mesure que le niveau de la mer monte ou que les taux d’apport de sĂ©diments diminuent, une Ăźle-barriĂšre rĂ©agira en 1 migration vers la terre Ă  travers le substrat sous-jacent vers des altitudes plus Ă©levĂ©es2 se dĂ©sintĂ©grer s’il n’y a plus suffisamment de volume de sable et de relief au-dessus du niveau de la mer pour empĂȘcher les inondations pendant les tempĂȘtes, ou 3 se noyer sur place et
 Qu’arrive-t-il aux Ăźles-barriĂšres ? Les Ăźles-barriĂšres de la Louisiane sont Ă©roder si rapidement que, selon certaines estimations, ils disparaĂźtront d’ici la fin de ce siĂšcle. Bien qu’il y ait peu d’habitations humaines sur ces Ăźles, leur Ă©rosion peut avoir un impact sĂ©vĂšre sur l’environnement Ă  l’intĂ©rieur des barriĂšres. Miami a-t-elle Ă©tĂ© construite sur un marĂ©cage ? Bien avant qu’il n’abrite des immeubles Art DĂ©co, des clubs de danse et des immeubles en copropriĂ©tĂ© de luxe, Miami Beach Ă©tait une mangrove. 
 En 1915, l’un des frĂšres, John Newton, devient le premier maire de Miami Beach. Finalement, les deux frĂšres ont Ă©tĂ© honorĂ©s avec un parc en bord de mer photo ci-dessus dĂ©diĂ© Ă  leur nom. Pourquoi Miami Beach est-elle si cĂ©lĂšbre ? Miami Beach offre une variĂ©tĂ© qui va bien au-delĂ  du soleil et du sable, englobant le mondevie nocturne cĂ©lĂšbre et des galeries d’art de renommĂ©e mondiale, des hĂŽtels de premiĂšre classe et des restaurants incomparables, des boutiques de crĂ©ateurs et un style architectural unique qui en font l’une des rĂ©gions les plus visuellement distinctives du monde. Est-ce que Miami est construit sur l’eau ? Miami-Dade est construit sur l’aquifĂšre de Biscayne4 000 milles carrĂ©s de calcaire inhabituellement peu profond et poreux dont les minuscules poches d’air sont remplies d’eau de pluie et de riviĂšres allant du marais Ă  l’ocĂ©an. Quelle est la diffĂ©rence entre une Ăźle de la mer et une Ăźle-barriĂšre ? Ces Ă©cosystĂšmes de marais salĂ©s agissent Ă©galement comme des filtres, purifiant les eaux de ruissellement des voies navigables intĂ©rieures. Contrairement aux Ăźles maritimes intĂ©rieures plus stables, les Ăźles-barriĂšres, qui bordent l’ocĂ©an,sont dynamiques; leur terrain est en constante Ă©volution. Pourquoi Myrtle Beach s’appelle-t-elle Dirty Myrtle ? En tant que l’une des plus belles plages d’AmĂ©rique, Myrtle Beach attire tout le monde et tout. La rĂ©gion a un surnom, “Dirty Myrtle” qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  n’importe quoi entre un type de boisson et une course de boue. 
 Au cours des derniĂšres annĂ©es, les plages les plus populaires de la rĂ©gion ont connu une augmentation des niveaux de bactĂ©ries. Quelle est la plus grande Ăźle-barriĂšre ? Île du PĂšre est la plus grande des Ăźles-barriĂšres du Texas et la plus longue Ăźle-barriĂšre du monde.
L’üle Padre. Île du PĂšre carte, montrant les eaux de Laguna Madre enfermĂ©es le long de la cĂŽte sud du Texas. GĂ©ographie Emplacement Golfe du Mexique A qui appartient l’üle de Nantucket ? Nantucket est devenue une Ăźle lorsque l’élĂ©vation du niveau de la mer a recouvert la connexion avec le continent, il y a environ 5 000 Ă  6 000 ans. L’üle entiĂšre, ainsi que les Ăźles voisines de Tuckernuck et Muskeget, comprennent la ville et le comtĂ© de Nantucket, qui est exploitĂ© comme un gouvernement consolidĂ© de la ville et du comtĂ©. Pourquoi Nantucket est-il cĂ©lĂšbre ? Nantucket est connu pour pĂȘche Ă  la baleinepĂ©toncles de la baie de Nantucket, temps brumeux, phares trois d’entre eux !, Main Street, Cisco Brewers, pĂȘche fantastique, vacances emblĂ©matiques comme Nantucket Stroll et le Daffodil Festival et la Rainbow Fleet. A qui appartiennent les Ăźles Elisabeth ? Les Ăźles La majoritĂ© des Ăźles Elizabeth sont la propriĂ©tĂ© privĂ©e de la famille Forbes de Boston, une famille riche et influente qui a fait fortune grĂące aux chemins de fer et au commerce international. Deux des Ăźles Elizabeth, Cuttyhunk et Penikese, sont ouvertes au public pour le tourisme. Galveston est-il une Ăźle-barriĂšre ? Bouton Retour en haut Navigation de l’article 12.2. Alarme restreinte Si le systĂšme d'alarme, tel que dĂ©fini ci-aprĂšs, comprend un tableau de signalisation ou un Ă©quipement de signalisation centralisĂ©, le fonctionnement d'un dispositif Ă  commande manuelle ou automatique doit dĂ©clencher immĂ©diatement l'alarme restreinte au niveau de ce tableau ou de cet Ă©quipement. 1.2.3 Quels sont les principaux risques pris en compte dans le cadre de l'analyse des risques traditionnels ? Ă©closion, dĂ©veloppement, propagation, personnes, biens Ă©closion, augmentation, propagation, occupants, bĂątiments, secours Ă©closion, panique, chute Les bars sont classĂ©s en type En type N, pour la restauration assise Ă  prendre en compte est 1 personne par mÂČ amĂ©nagements fixes exclus sauf tables et siĂšges 2 personne par mÂČ 2 personne par mÂČ amĂ©nagement exclu Les centres de loisirs sans hĂ©bergement sont classĂ©s en type En type O, l’effectif admis est dĂ©terminĂ© d’aprĂšs le nombre de personnes pouvant occuper les chambres dans les conditions d’exploitation hĂŽteliĂšre d’usage ? Le chef de service de sĂ©curitĂ© incendie d'un Ă©tablissement de type U du 1er groupe est spĂ©cifiquement affectĂ© Ă  cette tĂąche. Une salle multimĂ©dia est classĂ©e en type Que signifie ? dĂ©tecteur autonome de sĂ©curitĂ© dispositif autonome de secours dispositif actionnĂ© de sĂ©curitĂ© Les portes automatiques Ă  tambour sont autorisĂ©es Ă  l’intĂ©rieur des ERP. Ces portes sont autorisĂ©es sous conditions en façade d'ERP. Qu'est-ce qu'une alarme restreinte ? c'est un signal sonore et visuel ayant pour but d'avertir soit le poste de sĂ©curitĂ©, soit la direction, soit le gardien, soit le personnel dĂ©signĂ© Ă  cet effet de l'existence d'un sinistre et de sa localisation c'est un signal sonore et visuel prĂ©vu sur un ou plusieurs compartiments de l'ERP Les patinoires sont classĂ©es en type Quelles sont les dimensions d’une baie de façade accessible ? 1,30 m x 0,80 m 1,30 m x 0,90 m 1,80 m x 0,90 m signifie dĂ©tecteur autonome dĂ©clencheur dĂ©tecteur autonome diffĂ©rentiel dispositif dĂ©clencheur autonome dĂ©tecteur autonome diffĂ©rĂ© Une salle de pari est classĂ©e en type SSIAP signifie service de surveillance incendie et d'assistance Ă  personnes systĂšme de sĂ©curitĂ© incendie de catĂ©gorie A permanent service de sĂ©curitĂ© incendie et d'assistance Ă  personnes A partir de quelle puissance utile totale parle-t-on de grande cuisine Dans un type T, qui rĂ©dige le rapport final ? l’administrateur le chargĂ© de sĂ©curitĂ© Le SSIAP3 le propriĂ©taire Une salle rĂ©servĂ©e aux associations est classĂ©e en type L’instruction technique relative au dĂ©senfumage dans les ERP est l'IT Au sens du rĂšglement de sĂ©curitĂ©, la dĂ©finition de l'alerte est l'action de demander l'intervention d'un service public de secours et de lutte contre l'incendie l'action consistant Ă  prĂ©venir les occupants d'un ERP qu'ils doivent Ă©vacuer les lieux l'action consistant Ă  prĂ©venir leservice de sĂ©curitĂ© incendie en poste dans un Ă©tablissement et de demander son intervention Les administrations, banques et bureaux sont classĂ©es en type W Dans une circulation principale, il est interdit de placer 1 ou 2 marches isolĂ©es ? Un escalier d'une largeur de 2 unitĂ©s de passage doit ĂȘtre Ă©quipĂ© D'une main courante d'un cĂŽtĂ© D'une main courante de chaque cĂŽtĂ© Une auto Ă©cole est classĂ©e en type QCM prĂ©vention - 25 questions RĂ©sultats Encore un peu de prĂ©paration pour obtenir un super score ! Lesalarmes anti intrusion sont composĂ©es d’un systĂšme central intĂ©grant un clavier et offrant des options de paramĂ©trage. Certains modĂšles s’accompagnent Ă©galement d’un mode de CrĂ©ez des zones d'accĂšs restreint et recevez des alertes lorsque votre enfant les franchit CrĂ©ez une zone surveillĂ©e et recevez des alertes lorsque la zone est franchie. 3 Ă©tapes pour mettre en place l'alarme de geofence S'inscrire CrĂ©ez un compte Spyine gratuit en vous inscrivant avec votre adresse e-mail. Installez Spyine Configurez Spyine sur l'Android ou l'iOS de la cible. Configurez la geofence Connectez-vous au tableau de bord Spyine pour installer et surveiller la zone. CrĂ©er un compte gratuitement En m'inscrivant, je dĂ©clare accepter la Politique de confidentialitĂ© Regardez la dĂ©mo live ici >> Qu'est-ce qu'une Geofence ? Les geofences sont une innovation extrĂȘmement utile. Une geofence est une zone marquĂ©e sur une carte - un pĂ©rimĂštre circulaire dans le cas de Spyine. Cette zone est surveillĂ©e et peut ĂȘtre n'importe quel endroit, y compris votre maison, votre Ă©cole, votre lieu de travail, la maison d'un ami - ou mĂȘme un quartier entier. Lorsque la zone est franchie, vous recevez une notification. Pour configurer la geofence, vous devez d'abord installer l'application Spyine sur l'appareil cible. Ensuite, connectez-vous au tableau de bord et cherchez l'option geofence dans le menu de sĂ©lection sur votre gauche. Cliquez dessus pour ouvrir la fenĂȘtre geofence. C'est lĂ  que vous crĂ©ez des geofences et que vous gĂ©rez celles qui existent dĂ©jĂ . Choisissez l'option AJOUTER UNE NOUVELLE GEOFENCE pour commencer. Le pĂ©rimĂštre peut ĂȘtre n'importe quelle zone gĂ©ographique que vous souhaitez. Lorsque l'appareil oĂč est installĂ© Spyine entre dans la zone ou la quitte, vous en ĂȘtes informĂ©. L'entrĂ©e et la sortie seront accompagnĂ©es d'un journal d'heures et de dates. Vous pouvez mĂȘme suivre les mouvements de quelqu'un en temps rĂ©el si vous configurez une notification d'alerte sur votre smartphone. Pourquoi les gens utilisent-ils les alertes Geofence ? Les geofences sont-elles vraiment si utiles ? Elles sont plus utiles qu'il n'y paraĂźt. Avec une geofence, vous pouvez vous assurer que les membres de votre famille rentrent chez eux en toute sĂ©curitĂ©. Si vous ne recevez pas une notification de leur arrivĂ©e Ă  l'heure habituelle, vous savez que quelque chose ne va pas et qu'ils pourraient avoir besoin de votre aide. Si vous ĂȘtes un parent, vous pouvez utiliser des geofences pour surveiller votre enfant. Installez une geofence autour de leur Ă©cole et recevez des notifications lorsque votre enfant entre et sort. S'ils partent trop tĂŽt, vous savez qu'il se passe quelque chose. Vous pouvez Ă©galement mettre en place des zones interdites Ă  vos enfants dans toute la ville. Si vous ĂȘtes un employeur, vous pouvez installer une geofence autour de votre lieu de travail pour garder un Ɠil sur un employĂ© peu fiable. S'il quitte l'espace de travail alors qu'il devrait travailler, vous avez la preuve qu'il faut le confronter. Utilisez Spyine sans root ni jailbreak Spyine est l'une des seules applications de surveillance tĂ©lĂ©phonique du marchĂ© qui offre des fonctionnalitĂ©s avancĂ©es sans root ni jailbreak. Notez cependant que la geofence ne fonctionne que sur les appareils avec root ou jailbreak. N'hĂ©sitez pas Ă  nous contacter si vous avez des questions concernant la geofence. Goefence en mode furtif Vous pouvez utiliser la geofence en secret depuis votre navigateur web. La cible ne saura jamais que vous la surveillez. La version Android de Spyine est une petite application cachĂ©e de 2 Mo qui fonctionne sans root. La version iOS de Spyine est une solution web qui fonctionne via la sauvegarde iCloud et n'interagit jamais directement avec le tĂ©lĂ©phone, ce qui la rend impossible Ă  dĂ©tecter.
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Quest-ce qu’un « client inactif » ? La norme simplifiĂ©e n°NS-048 relative aux fichiers clients-prospects et vente en ligne ainsi que le projet de rĂ©fĂ©rentiel relatif aux traitements de donnĂ©es Lors de la rĂ©novation de votre installation Ă©lectrique, faites d’une pierre deux coupes en domotisant votre logement. En effet, pour une maison connectĂ©e, quelques modifications Ă©lectriques sont Ă  prĂ©voir. Pour amĂ©liorer votre confort dans votre logement, rien de mieux que de le domotiser. Les professionnels du rĂ©seau d’IZI by EDF font le point avec vous sur la maison communicante. Qu’est-ce qu’une maison connectĂ©e ?Connectez votre logement lors de votre rĂ©novation Ă©lectriqueQuels objets connectĂ©s pour domotiser son logement ?RĂ©nover son installation Ă©lectrique pour domotiser son logement mode d’emploiQuel prix pour domotiser son logement ?Centraliser la commande des appareils connectĂ©s Qu’est-ce qu’une maison connectĂ©e ? Une maison connectĂ©e, ou maison intelligente, se distingue par la possibilitĂ© de piloter Ă  distance, depuis un smartphone, de nombreux Ă©quipements domestiques. Il peut s’agir de l’ouverture ou de la fermeture des volets, du dĂ©clenchement du chauffage, des lumiĂšres, d’une alarme, d’un aspirateur, etc. Le but de la maison domotisĂ©e consiste Ă  amĂ©liorer le confort des habitants, Ă  rationaliser la consommation Ă©nergĂ©tique et Ă  faire gagner du temps. Connectez votre logement lors de votre rĂ©novation Ă©lectrique Les objets connectĂ©s sont, de nos jours, la solution incontournable pour gagner en confort. Les projets de construction d’habitats neufs connectĂ©s fleurissent en France et dans le monde entier. Toutefois, la maison communicante ou l’appartement connectĂ© ne doit pas se restreindre aux nouveaux biens immobiliers. Il existe aujourd’hui des solutions abordables, simples Ă  utiliser et efficaces Ă  mettre en place. Les avantages de la maison connectĂ©e Domotiser son logement prĂ©sente de nombreux intĂ©rĂȘts un plus grand confort ;un niveau de sĂ©curitĂ© plus Ă©levĂ© ;de meilleures performances Ă©nergĂ©tiques, etc. Quand domotiser son logement ? Un projet de rĂ©novation d’un appartement ou d’une maison est le moment idĂ©al pour installer des systĂšmes communicants. Vous ĂȘtes, Ă  ce moment-lĂ , dans une dynamique d’amĂ©lioration indispensable dans le cadre de la domotisation d’un logement. Vous allez pouvoir envisager de remplacer vos anciens Ă©quipements par des Ă©quipements intelligents fenĂȘtres, volets, chauffage, Ă©clairage, etc.. Quels objets connectĂ©s pour domotiser son logement ? L’éclairage intelligent Dans une maison connectĂ©e, il est aujourd’hui possible de programmer son Ă©clairage. Au crĂ©puscule, votre salon peut s’allumer automatiquement, par exemple. Pour les extĂ©rieurs, il est possible d’avoir recours Ă  un dĂ©tecteur de prĂ©sence. L’intensitĂ© de la lumiĂšre peut Ă©galement varier automatiquement en fonction du degrĂ© de pĂ©nombre dans la piĂšce. Modulation de la lumiĂšrePrixTĂ©lĂ©commande universelle70 € Ă  150 €Convertisseur infrarouge50 €Module M/A30 € Ă  70 €Module variateur sur rail50 € Les fenĂȘtres intelligentes Lors de travaux de rĂ©novation, changer les vitrages ou changer les fenĂȘtres n’est souvent pas qu’une option. Saviez-vous qu’il existe des fenĂȘtres intelligentes ? Le systĂšme connectĂ© est intĂ©grĂ© dans la menuiserie de la fenĂȘtre. CĂŽtĂ© esthĂ©tisme, vous ne verrez ainsi pas la diffĂ©rence. Toutefois, ces fenĂȘtres nouvelle gĂ©nĂ©ration peuvent ĂȘtre contrĂŽlĂ©es Ă  distance via un smartphone. Ainsi, vous pouvez programmer ou gĂ©rer manuellement l’ouverture et la fermeture des fenĂȘtres pour pouvoir aĂ©rer votre logement. Objet connectĂ©PrixVitrage intelligent / vitrage opacifiant500 Ă  1 200 € le mÂČ Certains systĂšmes de fenĂȘtres intelligentes disposent d’un dĂ©tecteur de prĂ©sence parfois accompagnĂ© d’une alarme. Les volets intelligents Il en va de mĂȘme pour les volets. Des volets intelligents peuvent ainsi se fermer automatiquement au crĂ©puscule et s’ouvrir Ă  l’aube. L’avantage vous profiter de la lumiĂšre naturelle quand elle est prĂ©sente et vous rĂ©duisez les dĂ©perditions Ă©nergĂ©tiques en hiver quand il fait nuit dehors. Vous pouvez Ă  tout moment reprendre la main sur la programmation pour que vos volets se ferment plus tĂŽt et s’ouvrent plus tard, en Ă©tĂ© notamment. En cas d’absence, vos volets s’ouvrent et se ferment comme si vous Ă©tiez lĂ . Ceci permet de rĂ©duire les risques de cambriolage en simulant votre prĂ©sence. Objet connectĂ©PrixInterrupteur pour volet roulant60 Ă  100 € Le chauffage intelligent Lors de la rĂ©novation Ă©lectrique d’un logement, il est souvent question d’amĂ©liorer les performances Ă©nergĂ©tiques de l’habitation. Un nouveau systĂšme de chauffage peut, Ă  l’occasion, ĂȘtre installĂ©. Lorsque vous cherchez une solution moins Ă©nergivore, choisir un chauffage Ă©lectrique intelligent peut se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre la meilleure solution pour bĂ©nĂ©ficier d’une tempĂ©rature intĂ©rieure constante en votre prĂ©sence. Lorsque vous partez en vacances, vous avez ainsi la possibilitĂ© de programmer le chauffage pour qu’il fasse bon au moment oĂč vous arrivez sans pour autant laisser tourner vos radiateurs pendant toute votre absence. Il existe Ă©galement aujourd’hui des chaudiĂšres Ă  condensation connectĂ©es et des thermostats connectĂ©s. Tous ces dispositifs permettent d’adapter votre chauffage Ă  votre mode de vie. Objet connectĂ©PrixChaudiĂšre connectĂ©e2 000 Ă  3 000 € en moyenneThermostat connectĂ©150 Ă  400 € RĂ©nover son installation Ă©lectrique pour domotiser son logement mode d’emploi Pour bien penser votre projet, vous devez prendre en compte l’étape de cĂąblage et l’achat des Ă©quipements domotiques. Pour commencer, dĂ©terminer vos besoins et vos envies. Comme vous avez pu le voir dans cet article, de nombreux objets connectĂ©s peuvent amĂ©liorer votre confort au quotidien. À vous d’identifier ceux dont vous avez besoin et des options qui vous seront nĂ©cessaires comme le pilotage Ă  distance, par exemple. RĂ©novation Ă©lectrique prĂ©voir les cĂąbles Lors de la rĂ©novation Ă©lectrique d’un appartement ou d’une maison, le nouveau cĂąblage nĂ©cessaire doit ĂȘtre anticipĂ©. Si la domotique sans fil fait de plus en plus de progrĂšs, des alimentations filaires sont toujours nĂ©cessaires pour certains appareils. De plus, une bonne couverture du Wi-Fi dans tout le logement est trĂšs importante pour que la maison connectĂ©e fonctionne bien. Vous pourrez notamment passer les cĂąbles par le grenier ou par un vide sanitaire. Il est aussi possible de dissimuler des cĂąbles derriĂšre des plinthes Ă©lectriques. Vous pourrez d’ailleurs accĂ©der Ă  vos fils Ă©lectriques trĂšs aisĂ©ment avec cette solution. Quel prix pour domotiser son logement ? Le budget Ă  prĂ©voir pour domotiser son logement varie grandement en fonction des installations que vous sĂ©lectionnez et de l’ampleur des travaux envisagĂ©s. Une rĂ©novation Ă©lectrique pour domotiser son logement comprenant la gestion de l’éclairage et des ouvrants, le contrĂŽle du chauffage, et Ă©ventuellement de la sĂ©curitĂ© alarmes, dĂ©tecteurs de prĂ©sence, etc. coĂ»te entre 5 000 et 20 000 € pour un logement de 100 mÂČ. Ce prix comprend Ă©galement la remise en conformitĂ© de l’électricitĂ© aux nouvelles normes NFC 15-100. Centraliser la commande des appareils connectĂ©s La liste des objets connectĂ©s s’agrandit chaque jour, ce qui implique la gestion d’appareils toujours plus nombreux. Afin de fluidifier l’utilisation des Ă©lĂ©ments connectĂ©s, il est possible de centraliser l’ensemble des commandes via une application pour Smartphone. L’utilisateur a ainsi la main sur tous les objets connectĂ©s de son logement en une seule application, depuis le domicile ou Ă  distance. Unealarme de type 4 est une alarme acoustique qui prĂ©vient les occupants d’un lieu en cas d’incendie. Lire aussi : Quel matĂ©riel pour peindre un plafond ? Un bip fort retentit lorsque l’alarme est dĂ©clenchĂ©e, ce qui indique Ă  tout le monde qu’il y a un incendie dans le bĂątiment. Comment vĂ©rifier une alarme de type 4 ? Le signal Simon Leys publie un recueil d’articles Ă©crits dans divers journaux ou revues depuis quinze ans. Un certain nombre d’entre eux sont accessibles sur la Toile. Je les ai rassemblĂ©s. Vous en lirez ci-dessous quelques extraits [1]. Si vous ĂȘtes un incorrigible amateur » au sens que Leys donne Ă  ce mot dans son texte sur Chesterton, si, pour vous, la qualitĂ© esthĂ©tique de l’oeuvre d’art reflĂšte la qualitĂ© Ă©thique de son auteur » c’est la leçon chinoise » qui est tout sauf un sermon moral », lisez Le Studio de l’inutilitĂ©. Le livre est publiĂ© aux Editions Flammarion. QuatriĂšme de couvertureDans sa jeunesse, Simon Leys passa deux ans dans une cahute de Hong Kong en compagnie de trois amis, une pĂ©riode bĂ©nie oĂč l’étude et la vie ne formaient plus qu’une seule et mĂȘme entreprise ». C’est en souvenir de ce gĂźte rĂ©gi par l’échange et l’émulation, surnommĂ© Le Studio de l’inutilitĂ© », qu’il a baptisĂ© ce recueil consacrĂ© Ă  ses domaines de prĂ©dilection la littĂ©rature, la Chine et la mer. Il y Ă©claire la belgitude » d’Henri Michaux, dĂ©peint la personnalitĂ© de George Orwell, analyse les rouages du gĂ©nĂ©ral cambodgien, Ă©pingle les notes de Barthes visitant la Chine maoĂŻste, dĂ©brouille les Ă©nigmes du miracle chinois » Ă  la lumiĂšre tragique des analyses de Liu Xiaobo, Prix Nobel de la Paix toujours emprisonnĂ©. Infligeant de salutaires accrocs Ă  la pensĂ©e unique, Leys fait partager ses curiositĂ©s et ses admirations, ses enthousiasmes et ses indignations. Ce Studio est une ode au savoir inutile » et Ă  la quĂȘte dĂ©sintĂ©ressĂ©e de la vĂ©ritĂ©. TABLE En guise de liminaire. Le Studio de l’inutilitĂ© p 7 LITTÉRATURE Belgitude de Michaux p 15G. K. Chesterton 1874-1936 p 49Orwell intime VO p 69Joseph Conrad et L’Agent secret p 97 Le prince de Ligne ou le XVIIIe siĂšcle incarnĂ© p 109Victor Segalen revu Ă  travers sa correspondance complĂšte p 119 extraitsDans la lumiĂšre de Simone Weil p 141Nabokov et la publication posthume de son roman inachevĂ© p 151 CHINE Anatomie d’une dictature post-totalitaire » VO p 163Ethique et esthĂ©tique la leçon chinoise p 189Madame Chiang Kai-shek Soong Mayling p 199Roland Barthes en Chine p 211Relire l’histoire de la RĂ©volution culturelle » p 217Le gĂ©nocide cambodgien p 221 LA MER La mer et les Ă©crivains p 237Dans le sillage de Magellan p 255Les naufragĂ©s des Auckland p 271 Pour prendre congĂ©. Une idĂ©e de l’universitĂ© p 285. Feuilletez le livre Le Studio de l’inutilitĂ© En guise de liminaire Les gens comprennent tous l’utilitĂ© de ce qui est utile, mais ils ignorent l’utilitĂ© de l’inutile. »Zhuang Zi Dans la Chine traditionnelle, les lettrĂ©s, les poĂštes et les artistes avaient l’habitude de donner des noms Ă©vocateurs ou inspirĂ©s Ă  leurs rĂ©sidences, ermitages, studios ou ateliers. En fait, quelquefois ils ne possĂ©daient pas de rĂ©sidence, ni d’ermitage, studio ou atelier — et parfois, pas mĂȘme un toit au-dessus de leur tĂȘte — mais l’existence ou la non-existence d’un support matĂ©riel pour un Nom est une question dont nul d’entre eux ne se serait jamais fort prĂ©occupĂ©. Et on peut d’ailleurs se demander si l’une des plus profondes sĂ©ductions de la culture chinoise ne rĂ©side pas prĂ©cisĂ©ment dans cette puissante vertu dont elle investit l’Écrit. Ce n’est pas une idĂ©e abstraite que j’avance ici mais une rĂ©alitĂ© vivante. Laissez-moi vous en donner juste une modeste illustration, qui me frappa jadis, quand j’étais encore un jeune Ă©tudiant ignorant. À Singapour, je frĂ©quentais assez rĂ©guliĂšrement un petit cinĂ©ma oĂč l’on montrait des films d’opĂ©ra de PĂ©kin. Le cinĂ©ma en question Ă©tait une installation rustique, plantĂ©e Ă  ciel ouvert dans un prĂ©, en bordure de la grand-route Ă  cette Ă©poque, Singapour possĂ©dait encore un espace campagnard une palissade entourait deux douzaines de rangĂ©es de siĂšges, faites de longues planches reposant sur des trĂ©teaux. Durant la saison des pluies, il y avait toujours une grosse averse en fin d’aprĂšs-midi ; Ă  la nuit tombĂ©e, quand la sĂ©ance commençait, bien souvent les planches n’avaient pas eu le temps de sĂ©cher ; et aussi, au guichet, en achetant votre ticket, vous receviez une petite liasse de vieux journaux pour protĂ©ger votre postĂ©rieur de l’humiditĂ©. Tout dans ce cinĂ©ma respirait le bricolage et l’improvisation — tout, sauf l’enseigne qui, surmontant le porche, proclamait le nom de l’établissement une splendide calligraphie — deux grands caractĂšres tracĂ©s d’un pinceau large et gĂ©nĂ©reux, Wen Guang, que l’on pourrait traduire LumiĂšre de la Civilisation », ou LumiĂšre de l’Écrit » c’est la mĂȘme chose. Mais un peu plus tard, durant la sĂ©ance, assis sous les Ă©toiles, et contemplant sur l’écran la sublime interprĂ©tation de Ma Lianliang dans le rĂŽle d’un sagace ministre des Trois Royaumes IIIe siĂšcle, vous deviez bien convenir que cette LumiĂšre de la Civilisation » n’était pas une hĂąblerie creuse. Mais revenons au Studio de l’inutilitĂ© c’était une cahute situĂ©e au coeur d’un bidonville de rĂ©fugiĂ©s Ă  Hong Kong cĂŽtĂ© Kowloon. Pour s’y rendre de nuit, il fallait se munir d’une torche Ă©lectrique, car il n’y avait lĂ  ni routes ni rĂ©verbĂšres — seulement un dĂ©dale de sentes obscures qui louvoyaient dans un chaos de baraques boiteuses. Un Ă©gout Ă  ciel ouvert longeait le sentier, et de gros rats dĂ©boulaient sous les pieds des passants. Pendant deux ans, je bĂ©nĂ©ficiai lĂ  de la fraternelle hospitalitĂ© d’un ancien condisciple que j’avais connu Ă  Taiwan ; c’était un artiste — calligraphe et graveur de sceaux — et il partageait son logement avec deux autres Ă©tudiants — un philologue et un historien. Nous ne disposions que d’une salle commune oĂč nous dormions sur des couchettes superposĂ©es. Cette piĂšce Ă©tait encombrĂ©e d’un fatras de bouquins et d’effets divers ; c’eĂ»t Ă©tĂ© un vĂ©ritable taudis, n’était-ce que sa crasse et son dĂ©sordre se trouvaient spectaculairement rachetĂ©s par une oeuvre de mon ami une grande calligraphie en style sigillaire archaĂŻque Ă©tait accrochĂ©e au mur, Wu Yong Tang, le Studio de l’inutilitĂ© ». InterprĂ©tĂ©e de façon littĂ©rale, cette inscription aurait pu prĂ©senter une touche d’humour et d’autodĂ©rision ; en fait, elle comportait un double sens qui ne manquait pas d’un fier toupet ces mots avaient Ă©tĂ© choisis par notre camarade philologue qui Ă©tait un garçon fort Ă©rudit, et ils faisaient allusion Ă  un passage du Classique des Mutations Yi Jing, le plus ancien, le plus sacrĂ© et le plus obscur de tous les classiques chinois, passage dans lequel il est Ă©crit que le dragon du printemps est inutile » — ce qui signifie selon un commentaire traditionnel que, dans leur jeunesse et durant leur pĂ©riode de formation, les talents des hommes vraiment supĂ©rieurs et promis Ă  un brillant avenir doivent rester passai donc deux ans dans le Studio de l’inutilitĂ© ; ce furent des annĂ©es intenses et joyeuses ; pour moi, l’étude et la vie ne formaient plus qu’une seule et mĂȘme entreprise, d’un intĂ©rĂȘt inĂ©puisable ; mes amis devenaient mes maĂźtres, et mes maĂźtres, des amis. On trouve la meilleure description de ce genre d’expĂ©rience dans le grand classique de John Henry Newman, The Idea of a University ; Newman y fait une affirmation extraordinairement audacieuse — il dit que, s’il avait Ă  choisir entre deux types d’universitĂ©, l’un oĂč d’éminents professeurs dispensent leur enseignement Ă  des Ă©tudiants qui ne viennent lĂ  que pour assister aux cours et pour prĂ©senter des examens, et l’autre, oĂč il n’y aurait ni professeurs, ni cours, ni examens, ni diplĂŽmes, mais oĂč les Ă©tudiants vivraient simplement ensemble pendant quelque deux ou trois ans —, il opterait pour ce second type, et il conclut Comment expliquer ceci ? Quand une foule de jeunes gens, enthousiastes, ouverts, capables de sympathie et d’observation comme le sont tous les jeunes, se trouvent rassemblĂ©s et se frĂ©quentent librement les uns les autres, ils vont nĂ©cessairement apprendre quantitĂ© de choses du seul fait de ces Ă©changes, mĂȘme sans personne pour leur donner cours ; la conversation de tous est une sĂ©rie de leçons pour chacun, et ils acquiĂšrent ainsi de nouvelles idĂ©es et des vues inĂ©dites, une nourriture originale pour la pensĂ©e, de clairs principes pour le jugement et l’action quotidienne. » J’espĂšre ĂȘtre restĂ© fidĂšle Ă  l’enseignement du Studio de l’inutilitĂ© — pas nĂ©cessairement dans le sens oĂč l’entendaient mes camarades car je crains bien de n’ĂȘtre pas prĂ©cisĂ©ment de la race des dragons ! mais au moins dans le sens plus Ă©vident que lui a donnĂ© ZhuangZi citĂ© en commençant. Cette aspiration-lĂ  est-elle plus modeste ou plus ambitieuse ? AprĂšs tout, cette sorte d’inutilitĂ©-lĂ  est le fondement mĂȘme de toutes les valeurs essentielles de notre commune humanitĂ©. Simon Leys, Canberra, juin 2011. * Henri Michaux. Belgitude de Michaux Extraits Georges Perros qui Ă©tait un lecteur merveilleusement sensible [...] m’avait dit MĂȘme si on ne sait rien de sa biographie, en lisant bien Henri Michaux, on est forcĂ© de voir qu’il est belge. »Michel Butor Ce besoin d’approfondir, cette insistance [de Michaux] n’est pas française. L’avantage et l’inconvĂ©nient d’ĂȘtre nĂ© Ă  Bruxelles [2].Cioran En Belgique Je plie Je coule Je m’appuie sur les coups qu’on me porte [...] Et toi, qui en misĂšre as abondance Et toi, Par ta soif, du moins tu es soleil Épervier de ta faiblesse, domine ! Henri Michaux, Épreuves, exorcismes. Les artistes qui se contentent de dĂ©velopper leurs dons n’arrivent finalement pas Ă  grand-chose. Ceux qui laissent vraiment une trace sont ceux qui ont la force et le courage d’explorer et d’exploiter leurs carences. DĂšs le dĂ©but, Michaux en eut l’intuition Je suis nĂ© trouĂ© », et il sut en tirer parti avec gĂ©nie. J’ai sept ou huit sens. Un d’eux celui du manque [...] Il y a de ces maladies, si on les guĂ©rit, Ă  l’homme, il ne reste rien. » Aussi faut-il bien prendre ses prĂ©cautions Toujours garder en rĂ©serve de l’inadaptation. » Mais sur ce chapitre, de naissance, il Ă©tait bien Ă©quipĂ©. Car, pour commencer, Michaux Ă©tait belge. Non seulement il Ă©tait belge, mais par-dessus le marchĂ© comme on vient de le remarquer il Ă©tait de Namur — la province d’une province. Les Français racontent des histoires belges ; les Belges, eux, racontent des histoires namuroises. Jorge Luis Borges, qui Ă©tait lui-mĂȘme assez bien placĂ© pour apprĂ©cier la chose car Buenos Aires n’est pas exactement le nombril de notre planĂšte, a soulignĂ© Ă  propos de Michaux, prĂ©cisĂ©ment tout l’avantage qu’on peut retirer d’une origine culturellement marginale Un Ă©crivain nĂ© dans un grand pays court le risque de prĂ©supposer que la culture de sa patrie lui suffit. Paradoxalement, c’est lui qui tend ainsi Ă  ĂȘtre provincial [3]. » Au fond, la belgitude c’est cette conscience diffuse d’un manque. Tout d’abord, il y a ce manque d’une langue. Dans leur usage du français, les Belges sont taraudĂ©s d’incertitudes. Les uns trĂ©buchent dans des orniĂšres wallonnes, les autres pataugent dans un marĂ©cage de tournures flamandes. TroublĂ©s, inquiets, ils boitent tantĂŽt d’un pied, tantĂŽt de l’autre. Mais pour Michaux, l’infirmitĂ© fut encore plus corsĂ©e nĂ© au fond de la Wallonie, puis claquemurĂ© tout gosse dans un pensionnat entiĂšrement flamand, il rĂ©ussit cette singuliĂšre prouesse de commencer son existence en souffrant des DEUX handicaps Ă  la fois [4]. Bien sĂ»r, il s’est tĂŽt dĂ©barrassĂ© du wallon, et il a complĂštement oubliĂ© le flamand de son enfance, mais il lui en est quand mĂȘme restĂ© ceci, qui est essentiel et qui imprime une saveur distincte Ă  sa diction Je ne pense pas toujours directement en français. » Cette situation l’a du reste rendu particuliĂšrement sensible Ă  la relation mĂ©fiante, maladroite et hĂ©sitante que ses compatriotes entretiennent avec le langage. Dans un de ses tout premiers textes, il observait dĂ©jĂ  qu’en Belgique l’injure la plus courante est stoeffer qui se traduit de la sorte homme prĂ©tentieux, poseur. Le Belge a peur de la prĂ©tention [...], surtout de la prĂ©tention des mots dits ou Ă©crits. De lĂ  son accent, cette fameuse façon de parler le français. Le secret est tel le Belge croit que les mots sont prĂ©tentieux. Il les empĂąte et les Ă©touffe tant qu’il peut, tant qu’ils soient devenus inoffensifs, bon enfant. Parler se doit faire, pense-t-il, comme ouvrir son portefeuille, en cachant les billets de mille, ou comme signal d’alarme en cas d’accident — encore parle-t-il avec force gestes, ceux-ci faisant passer le mot. » Puis il y a le manque d’espace. Ce pays triste et surpeuplĂ©... une campagne argileuse qui clapote sous le pied, terre Ă  grenouille... pas vide. Qu’est-ce qui est vide dans ce pays ? N’importe oĂč l’on plonge la main, on tire des betteraves ou des pommes de terre, ou un navet, ou un rutabaga ; de la bourre d’estomac ; pour le bĂ©tail et pour toute cette race mangeuse de farineux autant qu’il se peut, et de lourdeurs. Quelques riviĂšres sales, lentes, dĂ©faites et qui ne savent oĂč aller. Cheminez, cercueils ! [...] Une campagne de petites montagnes d’excursionnistes ; des files interminables montent, descendent, en lacet, en colimaçon ; fourmis, fourmis de ce pays laborieux, laborieux entre tous... » L’Europe compte bon nombre de petits pays mais celui-ci est bien le seul, semble-t-il, Ă  s’enorgueillir de son exiguĂŻtĂ©. Il proclame sa petitesse, il la revendique avec satisfaction, il s’y complaĂźt, il s’en drape comme d’un Ă©tendard. Avez-vous jamais entendu des Hollandais, des Danois, des Portugais ou des Suisses, qui se qualifiaient de petits Hollandais », petits Danois », etc. ? Et d’ailleurs, telle qu’elle est pour l’instant, la Belgique se sent inconfortable, elle est mal Ă  l’aise — elle se trouve encore trop grande ! Elle voudrait se faire toujours plus petite, et elle y arrivera. [...] CrĂ©dit Extrait distribuĂ© par les Editions Flammarion [5]. * L’écrivain consacre un chapitre Ă  l’écrivain anglais Chesterton. Le seul inĂ©dit du livre, Simon Leys n’en ayant fait qu’une communication orale Ă  la Chesterton Society, en 1997. Extraits G. K. Chesterton 1874-1936 Le poĂšte qui dansait avec une centaine de jambes En principe, le titre d’un article ou d’une causerie devrait dĂ©finir le sujet traitĂ©. Laissez-moi tout d’abord expliquer la signification de mon sous-titre. Chesterton, le poĂšte CrĂ©dit American Chesterton society Chesterton a dit un jour qu’il soupçonnait Bernard Shaw d’ĂȘtre le seul homme Ă  n’avoir jamais Ă©crit de poĂ©sie. Nous pourrions bien soupçonner Chesterton du contraire. A-t-il jamais rien Ă©crit d’autre ? Mais qu’est-ce que la poĂ©sie ? Il ne s’agit pas seulement d’une forme littĂ©raire usant de vers, de rythmes et de rimes — quoique Chesterton ait Ă©galement Ă©crit beaucoup de ces poĂšmes-lĂ , dont certains restent d’ailleurs mĂ©morables. Non, la poĂ©sie est quelque chose de beaucoup plus fondamental. La poĂ©sie est une saisie du rĂ©el. La poĂ©sie dresse un inventaire de l’univers visible ; elle donne leur nom Ă  toutes les crĂ©atures ; elle nomme ce qui est. Ainsi, pour Chesterton, l’un des plus grands poĂšmes jamais Ă©crits se trouve dans Robinson CrusoĂ© cette liste de toutes les choses que Robinson rĂ©ussit Ă  sauver du naufrage de son navire deux fusils, une hache, trois sabres, une scie, trois fromages de Hollande, cinq piĂšces de viande de chĂšvre sĂ©chĂ©e... » La poĂ©sie est notre lien vital avec le monde extĂ©rieur — la ligne de sĂ©curitĂ© dont dĂ©pend notre survie mĂȘme — et, en certaines circonstances, le dernier rempart de notre santĂ© mentale. On conserve beaucoup de malentendus au sujet de Chesterton. L’un d’eux le peint sous les traits d’un grand bonhomme aimable et jovial, animĂ© en permanence d’un rire innocent — un homme qui semblerait avoir passĂ© sa vie entiĂšre dans une bienheureuse ignorance des noirs aspects de notre commune condition, un homme solidement et sereinement ancrĂ© dans des certitudes ensoleillĂ©es, un homme auquel nos quotidiennes angoisses, nos doutes et nos peurs auraient Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s ; un homme d’un autre Ăąge peut-ĂȘtre, et qui n’aurait guĂšre pu pressentir les terreurs et les horreurs de notre Ă©poque. A la fin du hideux XXe siĂšcle qui fut peut-ĂȘtre la pĂ©riode la plus fĂ©roce et la plus inhumaine de toute l’Histoire, et au commencement du XXIe qui ne s’annonce guĂšre mieux, nous pouvons bien nous demander si, avec sa bonne humeur constante et invincible, Chesterton n’est pas une sorte de monument d’un autre temps, voire mĂȘme d’une autre civilisation. Ne devrait-il pas apparaĂźtre aux yeux du lecteur moderne comme un anachronisme, certes plaisant, mais qui n’a plus rien Ă  nous dire ? Car, aprĂšs tout, ne sommes-nous pas les enfants de Kafka ? Et comment donc Chesterton pourrait-il rĂ©pondre Ă  nos angoisses ? Or le fait est cependant lĂ  Kafka lui-mĂȘme, prĂ©cisĂ©ment, trouva en Chesterton un miroir reflĂ©tant sa propre inquiĂ©tude. D’aprĂšs le tĂ©moignage de son jeune admirateur et ami, Gustav Janouch, nous savons avec quel enthousiasme Kafka avait lu The Man Who Was Thursday Le nommĂ© Jeudi qui, effectivement, est entre tous les romans de Chesterton le plus accompli, le plus profond et le plus troublant. A propos de ce livre, notons au passage que Chesterton lui-mĂȘme a remarquĂ© que la plupart de ses lecteurs semblent n’avoir jamais rĂ©ussi Ă  lire son titre en entier. En effet, le livre ne s’appelle pas simplement The Man Who Was Thursday, mais bien The Man Who Was Thursday A NIGHTMARE. Mais ce Cauchemar »-lĂ  n’avait certainement pas Ă©chappĂ© Ă  Kafka. Lorsque Chesterton n’était encore qu’un jeune homme oisif et rĂȘveur qui s’était laissĂ© dĂ©river sans motivation particuliĂšre vers une vague Ă©cole des beaux-arts, il se trouva secouĂ© par une crise soudaine il fit l’expĂ©rience d’une terrible confrontation avec le Mal — le Mal perçu non pas comme une menace venue de l’extĂ©rieur, mais bien comme une rĂ©alitĂ© spirituelle, lovĂ©e au coeur de sa propre conscience. Ce fut alors qu’il eut l’intuition du paradoxe central qu’il ne cessera d’explorer toute sa vie durant, et qu’il finira par rĂ©sumer vers la fin de sa carriĂšre, dans son livre magistral sur saint Thomas d’Aquin le christianisme a inversĂ© l’ancienne croyance platonicienne selon laquelle c’est l’univers matĂ©riel qui serait mauvais, et l’univers spirituel qui serait bon. En rĂ©alitĂ©, c’est le contraire qui est vrai ayant créé le monde, Dieu regarda toutes choses et vit qu’elles Ă©taient bonnes. Il n’y a pas de choses mauvaises, mais seulement un mauvais usage des choses. Ou, si vous voulez, il n’y a pas de mauvaises choses, mais seulement des pensĂ©es mauvaises, et surtout des intentions mauvaises. Il est possible de disposer des choses bonnes avec de mauvaises intentions, et les bonnes choses, telles que le monde et la chair, ont Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©es par une intention mauvaise, appelĂ©e le diable. Mais le diable est incapable de rendre aucune chose mauvaise — les choses demeurent telles qu’elles ont Ă©tĂ© créées le premier jour. L’oeuvre du Ciel seule est matĂ©rielle — la crĂ©ation du monde matĂ©riel. L’OEUVRE DE L’ENFER EST ENTIÈREMENT SPIRITUELLE. Dans sa jeunesse, durant tout un temps, Chesterton vĂ©cut dans la crainte de se trouver pris au piĂšge de son propre esprit, bouillonnant d’une incontrĂŽlable activitĂ© — et pendant toute une pĂ©riode, il tituba littĂ©ralement au bord de la folie. Dans cet Ă©tat, ce fut finalement la poĂ©sie qui le sauva et lui permit de conserver la raison, car le don du poĂšte qui est aussi le don de l’enfant consiste en la capacitĂ© de rester reliĂ© au monde extĂ©rieur, de contempler les choses avec une attention intense et totale, et de tomber en extase devant le spectacle du rĂ©el. Et le poĂšte et l’enfant ont reçu en partage la grĂące de ce que Chesterton appelait le minimum mystique » — Ă  savoir, la conscience de ce que les choses sont , point Ă  la ligne. Si une chose n’est rien d’autre qu’elle-mĂȘme, c’est bien ; elle est , et c’est ça qui est bon. » Il est intĂ©ressant de noter en passant qu’à l’autre bout du monde, il y a de cela un millier d’annĂ©es, les grands mystiques de la Chine et du Japon dont Chesterton lui-mĂȘme n’a jamais rien connu avaient dĂ©veloppĂ© exactement les mĂȘmes idĂ©es je pense ici aux maĂźtres du bouddhisme chan mieux connu en Occident sous son nom japonais de zen — ces maĂźtres qui n’enseignaient qu’au moyen de poĂšmes, de peintures, de paradoxes, de plaisanteries et d’énigmes. Ainsi, par exemple, un jeune disciple demande Ă  un vieux moine Qu’est-ce que le Bouddha ? » Et le maĂźtre de rĂ©pondre Le Bouddha est un navet de deux livres achetĂ© au marchĂ© de Chaozhou. » La leçon Ă  retenir est celle-ci accrochez-vous Ă  la rĂ©alitĂ©. Si vous pouviez absolument saisir ne fĂ»t-ce qu’un fragment de rĂ©alitĂ©, si modeste soit-il, dans son irrĂ©ductibilitĂ© concrĂšte et singuliĂšre, vous prendriez enfin appui sur le solide terrain du vrai. Accrochez-vous donc Ă  la rĂ©alitĂ© — tout comme Robinson CrusoĂ© qui, pour sauver sa vie s’accroche aux choses qu’il a pu rĂ©cupĂ©rer du naufrage deux fusils, une hache, trois sabres, une scie, trois fromages de Hollande... » J’ai dit dans mon intitulĂ© que non seulement Chesterton est un poĂšte », mais qu’il est un poĂšte qui danse avec une centaine de jambes ». En fait, cette expression est empruntĂ©e Ă  Chesterton lui-mĂȘme il s’en est servi dans une interview pour dĂ©crire le personnage le plus extraordinaire qu’il ait jamais créé "Sunday" Dimanche, l’énigmatique gĂ©ant Ă  deux faces — Ă©norme, turbulent, Ă©vasif — qui tire toutes les ficelles de l’action dans sa sublime fable mĂ©taphysique, Le nommĂ© Jeudi. Il Ă©crivit ce livre quand il avait Ă  peine 30 ans, et, chose Ă©trange, quelque vingt annĂ©es plus tard, sa propre apparence physique devait finir par rassembler Ă  celle de Sunday — comme l’ont notĂ© divers tĂ©moins. Ainsi Valery Larbaud qui, Ă©tant venu lui rendre visite, Ă©voque cette Ă©tonnante ressemblance dans une lettre adressĂ©e Ă  Claudel ; et Bernard Shaw lui-mĂȘme, amical adversaire en d’innombrables joutes d’idĂ©es, le dĂ©crivit Ă©galement, avec affection, comme une montagne humaine, Ă©norme physiquement et intellectuellement au-delĂ  de toute proportion acceptable, et qui semble grandir encore comme vous le regardez ». Mais ceci ne va pas sans nous poser quelques problĂšmes d’ordre pratique comment tracer le portrait d’un homme qui danse avec une centaine de jambes ? comment fixer son image mouvante et bondissante ? La tĂąche est impossible — ne me blĂąmez donc pas si vous trouvez mes propos par trop dĂ©cousus. Leur seule excuse sera d’ĂȘtre Ă©maillĂ©s d’une sĂ©rie de citations empruntĂ©es Ă  ses Ă©crits — et si ces citations, Ă  leur tour, pouvaient vous inciter Ă  le lire et relire, nous n’aurons pas perdu notre temps. Car, pour le reste, je dois vous avouer que je suis bien mal qualifiĂ© pour traiter de ce sujet. Je ne suis nullement un expert en la matiĂšre la grande Ă©dition des Oeuvres complĂštes de Chesterton encore en cours de publication aux Etats-Unis comptera finalement une cinquantaine de volumes ; quelque vingt-cinq ont dĂ©jĂ  paru, desquels je ne connais qu’une modeste partie mais je poursuis mon exploration avec dĂ©lice. Comme vous le voyez, dans ce domaine, je ne suis donc qu’un incorrigible amateur. Mais au fond, d’un point de vue chestertonien, c’est peut-ĂȘtre aussi bien ainsi — car Chesterton justement attachait un prix particulier Ă  cette notion d’ amateur , opposĂ©e Ă  celle de professionnel . Dans son autobiographie, il donne de son pĂšre un portrait plein d’affection. Son pĂšre dirigeait une agence immobiliĂšre Chesterton la firme existe toujours, vous pouvez encore voir son nom affichĂ© dans les rues de Londres, et mĂȘme de Sydney et de Perth sur des maisons et immeubles Ă  vendre ou Ă  louer, mais il avait aussi toutes sortes de talents artistiques — dessin, peinture, vitrail, photo, lanternes magiques, etc. — qu’il employait en famille pour l’enchantement de ses enfants. Chesterton conclut Dans l’ensemble je suis heureux qu’il n’ait jamais Ă©tĂ© un artiste professionnel cela aurait pu l’empĂȘcher de devenir un amateur. Portrait de G. K. Chesterton en 1914. La supĂ©rioritĂ© de l’amateur sur le professionnel est une notion importante et paradoxale, mais elle est largement ignorĂ©e dans la culture occidentale, laquelle considĂšre de façon gĂ©nĂ©rale que seul le professionnel est vraiment sĂ©rieux », tandis que l’activitĂ© de l’amateur paraĂźt nĂ©cessairement entachĂ©e de frivolitĂ© mais nous allons voir Ă  l’instant ce que Chesterton pensait du sĂ©rieux et du frivole. Pour moi, cette façon qu’il a de valoriser l’amateurisme prĂ©sente un intĂ©rĂȘt tout particulier, car elle coĂŻncide en fait avec un principe fondamental de l’esthĂ©tique chinoise dont Chesterton ignorait d’ailleurs entiĂšrement l’existence. Il s’agit du reste d’un principe qui devrait prĂ©senter une pertinence profonde et universelle. Songez-y un moment vous pouvez ĂȘtre — vous devez ĂȘtre — pleinement professionnel tant que vous ĂȘtes agent immobilier ou notaire, fossoyeur ou comptable, dentiste ou avocat — mais pourriez-vous vous intituler, disons, poĂšte professionnel ? Et si, sur un formulaire officiel de passeport ou de visa, vous veniez Ă  remplir la rubrique profession » en inscrivant membre du genre humain » ou plus simplement vivant », le prĂ©posĂ© Ă  qui vous remettrez cette dĂ©claration doutera de votre santĂ© mentale. Aucune activitĂ© humaine vraiment importante ne saurait ĂȘtre poursuivie d’une maniĂšre simplement professionnelle. C’est ainsi, par exemple, que l’apparition du politicien professionnel marque un dĂ©clin de la dĂ©mocratie — puisque dans une dĂ©mocratie authentique, l’exercice des responsabilitĂ©s politiques est le privilĂšge et le devoir de chaque citoyen. L’amour pratiquĂ© de façon professionnelle est prostitution. Vous devez fournir la preuve de vos qualifications professionnelles pour obtenir le plus modeste emploi de postier ou de balayeur de rues, mais nul ne vĂ©rifiera vos compĂ©tences quand vous voudrez devenir un mari ou une Ă©pouse, un pĂšre ou une mĂšre de famille, et pourtant ce sont lĂ  autant de tĂąches complexes et absorbantes, des tĂąches d’une importance capitale, et qui requiĂšrent un talent proche du gĂ©nie. En plus du portrait qu’il traça de son pĂšre, Chesterton fit l’éloge de l’amateur en plusieurs autres endroits. Certains de ses aphorismes sur le sujet sont devenus justement cĂ©lĂšbres ; ainsi Quand une chose vaut la peine d’ĂȘtre faite, ça vaut mĂȘme la peine de la faire mal. Ou encore Tout comme un mĂ©chant homme est quand mĂȘme un homme, un mĂ©chant poĂšte est quand mĂȘme poĂšte. Il poussa plus avant le contraste entre l’amateur et le professionnel, et le dĂ©veloppa en une comparaison entre le gĂ©nĂ©raliste et le spĂ©cialiste. Il appliqua cette notion Ă  une question qui lui tint toujours particuliĂšrement Ă  coeur — celle de la condition des femmes. Selon lui, l’homme doit ĂȘtre, jusqu’à un certain point, un spĂ©cialiste ; par la force des choses, il se trouve contraint de poursuivre une voie Ă©troitement professionnelle pour gagner le pain du mĂ©nage — tandis que la femme est vĂ©ritablement gĂ©nĂ©raliste elle est appelĂ©e Ă  exĂ©cuter cent activitĂ©s diffĂ©rentes pour assurer la bonne marche du foyer. Le prĂ©jugĂ© moderne qui consiste Ă  dĂ©noncer l’étroitesse des tĂąches domestiques suscite son indignation Quand on dit que les tĂąches domestiques sont une besogne harassante, tout le problĂšme est de savoir dans quel sens on entend cette expression. Si l’on veut dire qu’il s’agit d’une tĂąche extrĂȘmement difficile, j’admets qu’on dĂ©crive ainsi l’activitĂ© de la femme qui peine et dĂ©pense toutes ses forces Ă  la maison, tout comme on dit qu’un homme peine et dĂ©pense toutes ses forces en construisant la cathĂ©drale d’Amiens, ou qu’il peine et dĂ©pense toutes ses forces en servant un canon Ă  la bataille de Trafalgar. Puis il passe en revue tout l’éventail des besognes mĂ©nagĂšres qui requiĂšrent tour Ă  tour, ou simultanĂ©ment, les talents et l’initiative d’un homme d’Etat, d’un diplomate, d’un Ă©conomiste, d’un Ă©ducateur et d’un philosophe, et il conclut Je conçois volontiers que toutes ces choses puissent Ă©puiser l’esprit, je n’imagine pas comment elles pourraient jamais le rĂ©trĂ©cir. La mission d’une femme est laborieuse, mais elle est telle parce qu’elle est gigantesque, et non parce qu’elle serait mesquine. Je plaindrai Mme Jones en raison de l’énormitĂ© de sa tĂąche, je ne la plaindrai jamais en raison de sa petitesse. La rĂ©putation de Chesterton prĂ©sente aujourd’hui une curieuse contradiction tout Ă  la fois, il jouit d’une large popularitĂ©, et il se trouve relativement ignorĂ©. Sur la scĂšne littĂ©raire et intellectuelle contemporaine, il est simultanĂ©ment prĂ©sent et absent. Sa prĂ©sence se manifeste de diverses maniĂšres. Tout d’abord, Ă  un niveau superficiel, on ne compte plus le nombre de ses bons mots et aphorismes qui sont passĂ©s dans l’usage courant de la langue au point de devenir proverbiaux dans la conversation et dans la presse on cite constamment ses propos sans mĂȘme savoir qu’ils sont de lui. Il a des images frappantes qui tantĂŽt dĂ©gonflent des clichĂ©s et tantĂŽt illuminent des questions complexes. Certains de ses traits d’esprit sont des arguments d’une drĂŽlerie irrĂ©futable ; il invente des raccourcis saisissants pour rejoindre la vĂ©ritĂ©. Ainsi, il dĂ©sarme le vieux slogan chauvin Qu’elle ait tort ou qu’elle ait raison, c’est ma patrie ! » en le retournant avec une logique implacablement saugrenue Sobre ou ivre, c’est ma mĂšre ! » Ou encore, sur la dĂ©mocratie La dĂ©mocratie, c’est comme quand on se mouche mĂȘme si vous ne le faites pas bien, vous devez le faire vous-mĂȘme. Sur le difficile problĂšme du pĂ©chĂ© originel et de l’innocence perdue de la nature humaine, il a ce commentaire apparemment loufoque, mais profondĂ©ment juste Si vous vouliez dissuader quelqu’un de boire un dixiĂšme whisky, vous pourriez fort bien lui donner une cordiale bourrade en lui disant "Allons, courage, soyez un homme !" Mais en revanche, pour dissuader un crocodile de manger un dixiĂšme explorateur, personne ne songerait Ă  lui donner une cordiale bourrade en lui disant "Allons, courage, soyez un crocodile !" Le cĂŽtĂ© baroque et excentrique de telles images incite souvent les esprits superficiels Ă  ignorer la profondeur et le sĂ©rieux de sa pensĂ©e. Les imbĂ©ciles le croient frivole ; mais qu’est-ce que la frivolitĂ© ou le sĂ©rieux ? Chesterton disait Ă  ce sujet Un homme qui s’attache aux harmonies, qui n’associe les Ă©toiles qu’avec les anges, ou les agneaux avec les fleurs printaniĂšres risque fort d’ĂȘtre frivole car il n’adopte qu’un seul mode Ă  un certain moment ; et puis ce moment une fois passĂ©, il peut oublier le mode en question. Mais un homme qui ose accorder un ange avec un octopus doit avoir une vision vraiment sĂ©rieuse de l’univers. Plus les sujets Ă©voquĂ©s diffĂšrent entre eux, plus la philosophie qui les embrasse doit ĂȘtre profonde et universelle. Un esprit lĂ©ger et irrĂ©flĂ©chi est caractĂ©risĂ© par l’harmonie des matiĂšres qu’il traite ; un esprit pĂ©nĂ©trant et rĂ©flĂ©chi, par leur apparente diversitĂ©. Quand on lit Chesterton aujourd’hui, on est constamment saisi par la troublante justesse d’un grand nombre de ses analyses, par la qualitĂ© prophĂ©tique d’un grand nombre de ses avertissements — et pourtant certains d’entre eux ont Ă©tĂ© formulĂ©s il y a bientĂŽt un siĂšcle. Ses Ă©crits ont une actualitĂ©, une pertinence, une pressante urgence que nous ne trouvons chez aucun de ses illustres contemporains. Que pourrait-on encore retenir aujourd’hui des observations sociales de Bernard Shaw et de H. G. Wells ? [...] Simon Leys, Lire, 21-04-12. * Vladimir Nabokov Nabokov et la publication posthume de son roman inachevĂ© L’amertume d’une vie in­terrompue n’est rien en re­gard de l’amer­tume d’une oeuvre interrompuela probabilitĂ© que la premiĂšre puisse se poursuivre par-delĂ  la ­tombe semble infinie, comparĂ©e au dĂ©sespĂ©rant inachĂšvement de la seconde, vu de lĂ -bas cela pourra peut-ĂȘtre pa­raĂźtre absurde, mais vu d’ici, l’écrit ­reste irrĂ©mĂ©diablement inexistant », disait Nabokov [6]. Pour Ă©crire ses romans, Nabokov procĂ©dait de façon trĂšs particuliĂšreson habitude Ă©tait de former d’abord dans son esprit une vision complĂšte de l’oeuvre, et ensuite il se mettait Ă  noter sur des fiches un premier brouillon fait de fragments dĂ©tachĂ©s, sans suite logique ni chronologique. Ces fiches, d’un format lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  celui de cartes postales standards, prĂ©sentant chacune, uniquement sur le cĂŽtĂ© recto, un court passage pouvant aller d’une ligne Ă  un ou deux paragraphes. Certaines fiches ne comportent qu’une phrase isolĂ©e — une idĂ©e, une touche descriptive ; d’autres offrent une sĂ©quence numĂ©rotĂ©e, formant une narration ininterrompue allant, dans deux cas, jusqu’à plus de vingt fiches. Dans une seconde Ă©tape, il mĂ©langeait et rĂ©assemblait ces fiches, organisant un projet de structure, esquissant liens et connexions, tissant ensemble les divers fils de l’intrigue. La composition prenait ainsi progressivement forme, jusqu’à ce qu’un manuscrit dĂ©finitif et continu puisse enfin ĂȘtre mis au net. Nabokov commença Ă  travailler Ă  son dernier roman en 1975 ; il fut bientĂŽt interrompu par un accident, puis par la dĂ©tĂ©rioration de son Ă©tat de santĂ©. À sa mort 1977, il n’était mĂȘme pas arrivĂ© Ă  la moitiĂ© de la premiĂšre Ă©tape tout ce qui reste de ses brouillons est un lot de 138 fiches qui, si on les imprimait de façon continue, comme pour un livre ordinaire, rempliraient Ă  peine une trentaine de pages. Qu’aurait-on dĂ» faire de ces 138 fiches ? Comme son fils Dmitri le rappelle, Nabokov, durant sa derniĂšre maladie, sur son lit d’hĂŽpital, donna Ă  sa femme, l’admirable Vera dont il sera question dans un moment, l’instruction de les brĂ»ler dans le cas oĂč il mourrait sans avoir pu terminer son manuscrit. La veuve dĂ©vouĂ©e ne put se rĂ©soudre Ă  exĂ©cuter cette instruction Ă  la lettre — cela l’aurait obligĂ©e Ă  dĂ©truire ce qui constituait pour elle de trĂšs prĂ©cieuses reliques, mais elle respecta l’esprit essentiel de cette derniĂšre volontĂ© de son mari jamais elle ne livra Ă  la curiositĂ© des lecteurs ces fragments non corrigĂ©s. AprĂšs la mort de Vera 1991, Dmitri Nabokov — fils unique du couple extraordinaire — devint le seul gardien de l’ ?uvre de l’écrivain ; dix-huit ans plus tard, aprĂšs une longue rĂ©flexion » dĂ©crite dans un passage bizarrement contournĂ© et obscur de son introduction, il dĂ©cida finalement de les publier dans la forme actuelle un grand et luxueux volume, paru aux États-Unis, prĂ©sentant sur 138 pages de carton, imprimĂ©es d’un seul cĂŽtĂ©, des reproductions en fac-similĂ© dĂ©tachables des 138 fiches ; chaque fiche occupe la moitiĂ© supĂ©rieure de la page, tandis que son contenu est encore repris en caractĂšres d’imprimerie sur la moitiĂ© infĂ©rieure. Si le lecteur le dĂ©sire, il peut dĂ©tacher n’importe quelle fiche, ou toutes les fiches, par simple pression du doigt le long de leur pourtour. Ayant ainsi procĂ©dĂ©, il peut alors, fiches en main, battre les cartes pour les rĂ©arranger Ă  sa guise, suivant ce qu’il estimerait ĂȘtre un ordre, soit mieux conforme au dessein original de Nabokov, soit simplement plus satisfaisant pour son goĂ»t personnel. DĂ©lestĂ© de ses fiches, le volume ainsi Ă©viscĂ©rĂ© peut ĂȘtre replacĂ© sur un rayon de bibliothĂšque son aspect extĂ©rieur reste inchangĂ©, et pourtant il recĂšle maintenant une cavitĂ© secrĂšte dans laquelle vous pourriez commodĂ©ment ranger par exemple soit votre testament ou, un trousseau de clĂ©s, ou un petit flacon de Calvados, ou les boucles d’oreilles de votre femme. Un roman dans le roman Mais en quoi consistait le dessein original de Nabokov ? Laura est le principal personnage d’un roman-dans-le-roman ; elle est basĂ©e sur Flora, maĂźtresse de l’auteur du roman-dans-le-roman ; Flora a Ă©galement un mari, un homme ĂągĂ©, un brillant neurologue qui est en train d’expĂ©rimenter sur lui-mĂȘme une mĂ©thode de suicide mental, par oblitĂ©ration de la conscience de soi, en commençant Ă  partir des orteils. Flora elle-mĂȘme a subi dans son enfance une expĂ©rience de type Lolita, aux mains d’un locataire de sa mĂšre, un pervers d’ñge mĂ»r qui, cette fois, ne s’appelle pas Humbert Humbert, mais bien Hubert Hubert. Mais Ă©videmment, on ne saurait Ă©quitablement rendre compte d’une expĂ©rience littĂ©raire en rĂ©duisant celle-ci Ă  quelques fils d’une intrigue interrompue on pourrait aussi bien regarder sur un Ă©cran le rĂ©cital d’un violoniste virtuose en coupant le son. Mais en l’occurrence, qu’en est-il de l’expĂ©rience littĂ©raire ? Les 138 fiches peuvent aisĂ©ment se lire d’une traite ce n’est pas long. Mais l’impression dominante qui se dĂ©gage de cette lecture est un mĂ©lange de confusion et de frustration. En ce qui me concerne, elle me rappelle irrĂ©sistiblement la description que fait Balzac du Chef-d’oeuvre inconnu dans la nouvelle philosophique qui porte ce mĂȘme titre ; on s’en souvientun vieux peintre appelĂ© Frenhofer travaille depuis dix ans Ă  une toile qui, estime-t-il, devrait ĂȘtre son ultime et suprĂȘme chef-d’oeuvre. Tous les jeunes artistes admirent son gĂ©nie et dĂ©sespĂšrent de jamais Ă©galer l’habilitĂ© de son pinceau ; ils brĂ»lent du dĂ©sir de contempler sa derniĂšre oeuvre, mais Frenhofer conserve son atelier verrouillĂ© Ă  double tour. Un jour, toutefois, deux disciples sont enfin admis Ă  l’intĂ©rieur. Ils sont sidĂ©rĂ©s le chef-d’oeuvre inconnu se dresse devant eux sur son chevalet, mais tout d’abord, ils n’y voient goutte Le vieux lansquenet se joue de nous, dit l’un. Je ne vois lĂ  que des couleurs confusĂ©ment amassĂ©es et contenues par une multitude de lignes bizarres qui forment une muraille de peinture... En s’approchant, ils aperçurent dans un coin de la toile le bout d’un pied nu qui sortait de ce chaos de couleurs, de tous, de nuances indĂ©cises, espĂšce de brouillard sans forme ; mais un pied dĂ©licieux, un pied vivant ! Ils restĂšrent pĂ©trifiĂ©s d’admiration devant ce fragment Ă©chappĂ© Ă  une incroyable, Ă  une lente et progressive destruction... Les 138 fiches nabokoviennes prĂ©sentent un assemblage non moins dĂ©concertant. On retrouve çà et lĂ  quelques Ă©chos de l’esprit acĂ©rĂ© du vieil Ă©crivain, quelques Ă©clairs du feu d’artifice familier — Ă  ces endroits-lĂ , on reconnaĂźt la main du maĂźtre ; mais trop souvent, ces traces Ă  demi effacĂ©es rappellent, non pas sa magie, mais bien ses affectations les moins plaisantes. Par exemple, une fiche est consacrĂ©e Ă  une sotte dĂ©molition d’une sĂ©rie de grands Ă©crivains français Ă  qui Nabokov attribue une commune mĂ©diocritĂ© », et ils sont rassemblĂ©s lĂ  pour la spirituelle raison que leur patronyme Ă  chacun commence par la lettre M ainsi Michaux et Montherlant que Nabokov orthographie Montherland » ! se trouvent vouĂ©s Ă  la mĂȘme gĂ©henne alors qu’en fait rien ne saurait les rapprocher — Ă  part leur gĂ©nie. Cette conscience exacerbĂ©e de sa propre importance avait Ă©tĂ© relevĂ©e il y a bien longtemps dĂ©jĂ  par Hannah Arendt Il y a une chose qui m’horripile chez Nabokov. On dirait qu’il veut toujours vous montrer comme il est intelligent. On dirait qu’il cherche toujours Ă  se dĂ©finir lui-mĂȘme comme Ă©tant “plus intelligent que”.Il y a quelque chose de vulgaire dans son raffinement, et je suis allergique Ă  cette sorte de vulgaritĂ©, parce que je ne la connais que trop bien, et je connais trop de gens qui en sont infectĂ©s. » [7] Pourquoi publier maintenant Ă  l’encontre des instructions claires et lucides de Nabokov ! ces brouillons fragmentaires, inachevĂ©s et largement dĂ©nuĂ©s d’inspiration ? AprĂšs la mort de Nabokov, on l’a vu, ce fut sa veuve, Vera, qui se trouva tout d’abord chargĂ©e de la gestion de son oeuvre. Son attitude en ce domaine mĂ©rite notre attention toute particuliĂšre, car nul n’aurait pu ĂȘtre mieux qualifiĂ© qu’elle, moralement et esthĂ©tiquement, pour prendre les dĂ©cisions qui convenaient. Reprenons les choses depuis le dĂ©but. Quand Vera rencontra Vladimir 1923, ils Ă©taient tous deux de jeunes exilĂ©s russes errant Ă  travers l’Europe. Elle avait vingt et un ans, il en avait vingt-quatre ; tous deux Ă©taient hautement cultivĂ©s et exceptionnellement douĂ©s. Ils avaient traversĂ© les mĂȘmes tragĂ©dies, ils vivaient une mĂȘme existence prĂ©caire dans une pĂ©riode de bouleversements extrĂȘmes. Ils tombĂšrent amoureux l’un de l’autre, se mariĂšrent et ne se quittĂšrent pratiquement plus jamais, si briĂšvement que ce soit, jusqu’à ce que la mort les sĂ©pare plus d’un demi-siĂšcle plus tard. Les tĂ©moins qui eurent le privilĂšge de les observer de prĂšs dans leurs toutes derniĂšres annĂ©es furent tous frappĂ©s de l’intensitĂ© et de la profondeur de leur affection mutuelle. D’emblĂ©e, Vera avait discernĂ© le gĂ©nie de Vladimir cette foi ne souffrit jamais le moindre doute. Quand les Ă©loges de la critique et le succĂšs mondial finirent par couronner l’art littĂ©raire de Nabokov et ceci ne survint que relativement tard dans sa carriĂšre, avec la publication de Lolita, Vera ne fut nullement surprise, ceci ne fit que confirmer ce qu’elle savait depuis toujours. Avec son intelligence et sa vaste culture cosmopolite, elle aurait pu ambitionner une carriĂšre pour elle-mĂȘme. Mais en fait, d’entrĂ©e de jeu, elle avait fait son choix elle se mettrait complĂštement et exclusivement au service de l’activitĂ© crĂ©atrice de son mari. Elle devint son premier conseiller littĂ©raire, lecteur et critique, mais aussi sa secrĂ©taire, dactylo, son agent, son chauffeur, assistant, traducteur, spĂ©cialiste en relations publiques, sa tĂ©lĂ©phoniste, son Ă©diteur — et sa muse. Bien qu’elle cherchĂąt toujours Ă  se rendre invisible aux yeux du public dans la mesure oĂč ceci eĂ»t Ă©tĂ© possible pour une aussi lumineuse beautĂ©, sa relation avec son mari n’était nullement une forme de soumission. Nabokov l’admirait et s’appuyait sur son jugement tout autant qu’il l’aimait. Sans nul doute, tĂŽt ou tard quelque Ă©nergumĂšne, activiste du mouvement de libĂ©ration fĂ©ministe, ne manquera pas de soutenir que les livres de Nabokov furent en fait Ă©crits par sa femme [8] ; pareille sottise pourrait toutefois contenir involontairement une vĂ©ritĂ© subtile il a bien Ă©crit ses livres, mais elle a fait l’homme qu’il est devenu. Sans Vera, quelle sorte de livres eĂ»t-il Ă©crits ? Nul ne peut le dire ; une chose est certaine ils auraient Ă©tĂ© l’oeuvre d’un autre Ă©crivain. Vera avait ses propres idĂ©es et opinions, dont Nabokov tenait compte. Deux fois, elle l’empĂȘcha de brĂ»ler le manuscrit de Lolita, et rĂ©ussit Ă  le persuader de reprendre un travail dont il avait dĂ©sespĂ©rĂ©. Son respect pour ce qu’il avait Ă©crit Ă©tait scrupuleux et ne tolĂ©rait nul compromis ; ainsi par exemple, durant la carriĂšre universitaire de Nabokov, quand quelque indisposition l’empĂȘchait de donner son cours, elle faisait classe Ă  sa place et lisait aux Ă©tudiants la leçon qu’il avait prĂ©alablement rĂ©digĂ©e, sans se permettre d’en modifier la moindre virgule. En ce qui concerne The Original of Laura, cependant, Vera n’observa qu’à moitiĂ© les instructions de Nabokov. Son amour l’empĂȘcha de dĂ©truire les brouillons que Vladimir avait Ă©crits Ă  la main ; son goĂ»t et son jugement littĂ©raire l’empĂȘchĂšrent de les publier. Dix-huit ans aprĂšs la mort de sa mĂšre, Dmitri dĂ©cida finalement de publier ces fragments posthumes. Il serait impertinent de s’interroger ici sur ses motivations. Il Ă©tait proche de ses parents ; son affection et son admiration pour son pĂšre Ă©taient manifestes, ainsi que la dĂ©votion avec laquelle il servit l’oeuvre de celui-ci — il consacra beaucoup de temps et d’attention Ă  prĂ©parer des Ă©ditions et des traductions de plusieurs de ses ouvrages. De toute façon, ce n’est pas l’affection et le dĂ©vouement de Dmitri qui sont en cause ici. La question est que penser de son goĂ»t et de son jugement ? Faux-pas Sur ce terrain-lĂ , il fit une fois un redoutable faux-pas. Lors du triomphe international de Lolita, comme il s’en prĂ©parait une adaptation cinĂ©matographique, le jeune Dmitri il avait 26 ans Ă  l’époque eut l’idĂ©e d’organiser en Italie oĂč il poursuivait sa carriĂšre de chanteur d’opĂ©ra une fausse compĂ©tition pour l’attribution Ă  une actrice du rĂŽle de Lolita Pendant deux jours son appartement de Milan fut envahi par une cohorte de candidates nymphettes, robustement nubiles, avec quelques mamans provinciales Ă  la remorque. Quand son pĂšre vit dans un hebdomadaire illustrĂ© une photo des “finalistes” entourant Dmitri sur son vaste lit couvert de satin, il envoya de toute urgence un tĂ©lĂ©gramme Ă  celui-ci, lui intimant de mettre immĂ©diatement un terme Ă  cette pantalonnade publicitaire. Et il Ă©crivit encore une longue lettre sĂ©vĂšre Ă  Dmitri, le mettant en garde contre ce genre de farce puĂ©rile, qui ne pourrait que nuire Ă  sa carriĂšre. [9] AprĂšs coup, Dmitri fut naturellement fort contrit c’est lui-mĂȘme d’ailleurs qui rĂ©vĂ©la les dĂ©tails de l’épisode dont on vient de citer la description ; il en fit Ă©tat deux fois dans son Ă©dition des lettres choisies de Nabokov, et dans un essai de souvenirs personnels. Cette indiscrĂ©tion de jeunesse eut lieu il y a prĂšs d’un demi-siĂšcle ; il serait donc bien artificiel d’en faire aujourd’hui grief au vieil homme qui vient de prendre l’initiative de publier The Original of Laura. Mais on regrette pourtant que, cette fois-ci, il n’ait pu y avoir de sĂ©vĂšre tĂ©lĂ©gramme paternel pour stopper cette entreprise. Simon Leys, Le Figaro du 15-04-10. [10] * Ethique et esthĂ©tique, la leçon chinoise Colin McCahon, Spring, Ruby Bay, 1945. Dans le catalogue d’une grande rĂ©trospective individuelle qui s’est tenue il y a un an et demi au Stedelijk Museum d’Amsterdam, j’ai Ă©tĂ© frappĂ© par un propos du peintre Ă  la mĂ©moire duquel cette exposition Ă©tait consacrĂ©e ; Ă  un tournant crucial de sa carriĂšre, l’artiste en question, expĂ©diant un lot de peintures rĂ©centes Ă  un ami, lui expliquait Mon prochain ensemble de peintures devrait ĂȘtre meilleur, et pourtant je ne me sens pas encore capable de mieux peindre. Pour le moment, mon effroyable problĂšme est qu’il me faudra d’abord devenir un homme meilleur avant de pouvoir faire de la meilleure peinture ». Non, ce n’est pas un lettrĂ© chinois d’un autre siĂšcle qui avait Ă©crit ces lignes, mais bien Colin McCahon 1919-1987, le plus important peintre nĂ©o-zĂ©landais de notre Ă©poque. L’auteur du catalogue — un bon connaisseur de l’art occidental — en citant ce propos, ne pouvait dissimuler son Ă©tonnement imagine-t-on Michel-Ange ou Rubens, Ingres ou Delacroix, Matisse ou Picasso Ă©mettant une aussi singuliĂšre idĂ©e ?Pour des esthĂštes chinois traditionnels, en revanche, pareille notion va de soi, et McCahon ne faisait guĂšre que rĂ©pĂ©ter une vĂ©ritĂ© qui, Ă  leurs yeux, devrait ĂȘtre Ă©vidente pour tout artiste sĂ©rieux. Comment le peintre nĂ©o-zĂ©landais, autodidacte enfermĂ© dans l’isolement de sa lointaine province, Ă©tait arrivĂ© Ă  dĂ©velopper sans le savoir une vue aussi chinoise », demeure une Ă©nigme que nous ne chercherons pas Ă  Ă©lucider ici. On remarquera seulement qu’il lisait beaucoup, et que, depuis le milieu du XXe siĂšcle, de nombreuses notions philosophiques et esthĂ©tiques de la pensĂ©e chinoise et japonaise ont filtrĂ© dans la conscience occidentale par le truchement d’innombrables ouvrages de vulgarisation, voire mĂȘme de romans Ă  succĂšs. Rappelez-vous par exemple Robert Pirsig et son fameux TraitĂ© du zen et de l’entretien des motocyclettes Ă©tonnant best-seller des annĂ©es 1970, ce livre conserve d’ailleurs, aujourd’hui encore, sa fraĂźcheur et son originalitĂ© on le relit avec profit Vous voulez savoir comment peindre une peinture parfaite ? C’est facile. Devenez parfait vous-mĂȘme, et puis peignez naturellement. » Produits de notre commune nature humaine, il est bien normal que toutes les grandes civilisations cultivent des valeurs fondamentalement semblables, mais elles le font par des voies diffĂ©rentes et sans nĂ©cessairement leur assigner la mĂȘme importance. Ce que l’une considĂšre comme un axiome de base, Ă©rige en orthodoxie et dĂ©veloppe de façon systĂ©matique, peut n’apparaĂźtre chez l’autre qu’à l’état d’intuition brillante, apprĂ©hendĂ©e par quelques individus exceptionnels. Ainsi cette idĂ©e que la qualitĂ© esthĂ©tique de l’oeuvre d’art reflĂšte la qualitĂ© Ă©thique de son auteur, est tellement essentielle dans la pensĂ©e chinoise, qu’elle risque parfois de devenir un clichĂ© ressassĂ© dont le sens peut finir par se dĂ©former, par l’effet d’une application mĂ©canique et simpliste. En Occident, en revanche, sans ĂȘtre entiĂšrement inconnue, cette mĂȘme notion fait rarement l’objet d’un dĂ©veloppement aussi mĂ©thodique. Ainsi Vasari par exemple peut relever tout naturellement une correspondance entre la beautĂ© spirituelle de la peinture de Fra Angelico et la saintetĂ© dont Ă©tait empreinte son existence monastique, mais par ailleurs il ne lui viendrait guĂšre Ă  l’esprit d’attribuer les carences artistiques d’autres oeuvres aux manquements moraux de leurs auteurs...Les quatre arts majeurs de la Chine — la poĂ©sie, la calligraphie, la peinture exĂ©cutĂ©e Ă  l’encre, au moyen d’un pinceau calligraphique et la musique de qin cithare Ă  sept cordes — sont pratiquĂ©s non par des professionnels, mais par des amateurs lettrĂ©s. Traditionnellement, ces diverses disciplines ne sauraient ĂȘtre exercĂ©es comme un mĂ©tier un artiste qui accepterait paiement pour son art se disqualifierait et se verrait aussitĂŽt rĂ©duit Ă  une condition infĂ©rieure d’artisan. Si le poĂšte, le musicien, le calligraphe et le peintre et bien souvent un mĂȘme homme est tout cela Ă  la fois peuvent faire jouir gratuitement quelques connaisseurs, quelques amis choisis, des produits de leur art quelquefois d’ailleurs, c’est l’apprĂ©ciation de ce public restreint mais talentueux qui vient Ă©pauler leur inspiration, il n’en reste pas moins que l’objet premier de leur activitĂ© demeure la culture et le dĂ©veloppement de leur vie intĂ©rieure. On Ă©crit, on peint, on joue de la cithare, pour perfectionner sa personnalitĂ©, pour s’accomplir morale- ment en accordant son humanitĂ© individuelle aux rythmes de la crĂ©ation chinoise qui, dans le domaine des thĂ©ories littĂ©raires, calligraphiques, picturales et musicales, a accumulĂ© une littĂ©rature remarquablement vaste et riche, Ă  la fois philosophique, critique et technique, s’est Ă©laborĂ©e sans faire aucune rĂ©fĂ©rence au concept de beautĂ© » mei ; le terme meixue Ă©tude du beau » est un vocable moderne spĂ©cialement fabriquĂ© pour traduire la notion occidentale d’esthĂ©tique ou lorsque ce concept intervient, c’est souvent dans un sens pĂ©joratif, car la recherche du beau » est, pour un artiste, une tentation vulgaire, un piĂšge, une malhonnĂȘte tentative de sĂ©duction. Les critĂšres esthĂ©tiques sont fonctionnels l’oeuvre opĂšre-t-elle de façon efficace, nourrit-elle l’énergie vitale de l’artiste, rĂ©ussit-elle Ă  capter le souffle qui informe les monts et les fleuves, instaure-t-elle une harmonie entre les mĂ©tamorphoses des formes et les mĂ©tamorphoses du monde ? Mais mĂȘme comme il exĂ©cute son oeuvre, c’est toujours et avant tout sur lui-mĂȘme que l’artiste travaille. Une fois que l’on a saisi cela, on comprend le sens et la raison d’ĂȘtre de ces innombrables propos et prĂ©ceptes qui, Ă  toutes les Ă©poques, associent inlassablement la qualitĂ© artistique de la peinture Ă  la qualitĂ© morale du peintre. On pourrait multiplier les exemples j’en ai donnĂ© toute une sĂ©rie d’échantillons dans mon commentaire du chapitre XV, Loin de la poussiĂšre », du traitĂ© de Shitao Les Propos sur la peinture du moine Citrouille-AmĂšre [11] Si la qualitĂ© morale de l’homme est Ă©levĂ©e, le rythme et le souffle de sa peinture seront nĂ©cessairement Ă©levĂ©s eux aussi » les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de la peinture sont fonction de l’élĂ©vation ou de la mĂ©diocritĂ© morales de l’homme » celui dont la valeur morale est infĂ©rieure ne saurait peindre » ceux qui apprennent la peinture placent avant toute chose la formation de leur personnalitĂ© morale ; dans la peinture de ceux qui ont rĂ©ussi Ă  se constituer cette personnalitĂ© morale, passe un large et Ă©clatant souffle de rectitude, transcendant tous les problĂšmes formels. Mais si le peintre est dĂ©pourvu de cette qualitĂ©, ses peintures, si sĂ©duisante que soit leur apparence, prĂ©senteront une sorte de souffle malsain qui se manifestera dans le moindre coup de pinceau. L’ ?uvre reflĂšte l’homme c’est vrai en littĂ©rature, c’est tout aussi vrai pour la peinture ». Mais certains critiques sont allĂ©s plus loin, et ont cherchĂ© Ă  vĂ©rifier dans les oeuvres d’artistes cĂ©lĂšbres, tantĂŽt l’expression des vertus particuliĂšres qu’ils avaient manifestĂ©es dans leur vie, et tantĂŽt le reflet de leurs fautes morales Ce qu’écrit un homme fournit une image de son coeur, et on peut y dĂ©chiffrer ses vices et ses vertus. La peinture qui a la mĂȘme origine que l’écriture, prĂ©sente elle aussi un miroir du coeur. Au dĂ©but, lorsque je regardais les peintures des Anciens, je doutais encore du bien-fondĂ© de cette opinion, mais aprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la vie des peintres, j’ose affirmer sa justesse. Ainsi, si nous examinons les diffĂ©rents artistes de l’époque Yuan c’est-Ă -dire l’époque d’humiliation nationale, sous l’occupation mongole Ni Zan avait radicalement rompu avec le monde vulgaire, et aussi sa peinture prĂ©sente-t-elle un dĂ©pouillement austĂšre et une Ă©lĂ©gance dĂ©tachĂ©e d’oĂč est banni tout ornement. Zhao Mengfu en revanche ne sut se garder de la tentation il collabora avec les envahisseurs, et tant sa calligraphie que sa peinture sont entachĂ©es de joliesse et d’un vulgaire dĂ©sir de plaire [12] ... » Ce dernier passage, opposant l’une Ă  l’autre deux figures emblĂ©matiques — Ni Zan et Zhao Mengfu —, amorce un dangereux glissement critique la signification profonde d’une lecture Ă©thique de l’oeuvre d’art se perd et fait place Ă  l’étroite et dogmatique application d’une sorte de political correctness. La peinture de Ni Zan est certes sublime — vision limpide et distante de paysages pĂąles et vides, lavĂ©s de toute souillure mondaine — mais on sait bien peu de chose de la personne historique de Ni Zan lui-mĂȘme, et les anecdotes exemplaires qui cĂ©lĂšbrent sa puretĂ© et son dĂ©tachement pourraient bien n’ĂȘtre, pour une bonne part, qu’une projection imaginaire des vertus suggĂ©rĂ©es par son art [13]. Le cas de Zhao Mengfu est plus curieux encore aristocrate qui accepta de se mettre au service des envahisseurs mongols, il fut traditionnellement considĂ©rĂ© par la postĂ©ritĂ© comme un ignoble traĂźtre ; mais le problĂšme est qu’il se montre aussi, dans sa peinture et surtout dans sa calligraphie, un artiste prodigieusement douĂ©. Pour rĂ©soudre cette embarrassante contradiction, les critiques choisissent en gĂ©nĂ©ral de dĂ©noncer conventionnellement, contre l’évidence de leurs yeux, la vulgaritĂ© » de sa trop splendide calligraphie jugement qui rappelle un peu la fameuse condamnation prononcĂ©e par les surrĂ©alistes Ă  l’encontre de Paul Claudel On ne peut pas ĂȘtre ambassadeur de France et poĂšte » — comme si Claudel n’avait pas Ă©tĂ© l’un et l’autre !.Mais mĂȘme ces excĂšs naĂŻfs et simplificateurs n’ont pu altĂ©rer la comprĂ©hension profonde que les grands artistes chinois ont toujours conservĂ©e de cette dimension Ă©thique qui doit gouverner leur travail. Et les calligraphes, en particulier, en sont d’autant plus conscients que la pratique de leur discipline constitue pour eux une ascĂšse quotidienne, une vĂ©ritable respiration de tout l’ĂȘtre physique, psychique et moral, et dont ils peuvent eux-mĂȘmes mesurer l’efficacitĂ© de façon immĂ©diate et concrĂšte. En ce sens d’ailleurs, la calligraphie n’est pas seulement le produit de leur personnalitĂ© — leur personnalitĂ© devient elle-mĂȘme un produit de la calligraphie. Cet inversement de la causalitĂ© graphologique » a Ă©tĂ© bien soulignĂ© par Jean-François Billeter dans son Art chinois de l’écriture [14], et il a Ă©tayĂ© son observation de citations judicieuses. Liu Xizai 1813-1881, Qing La suprĂȘme beautĂ© d’une calligraphie ne relĂšve plus de la beautĂ© prĂ©cisĂ©ment, elle rĂ©sulte de son adĂ©quation naturelle Ă  la vĂ©ritĂ© » que le calligraphe nourrit en lui — authenticitĂ©, puretĂ© originale, naturel absolu ce que les Allemands appellent Echtheit En calligraphie, ce n’est pas de plaire qui est difficile, mais de ne pas chercher Ă  plaire. Le dĂ©sir de plaire rend l’écriture convenue, son absence la rend ingĂ©nue et vraie » Ă©crivait le calligraphe Liu Xizai — citĂ© par Billeter, qui Ă©claire encore ces mots d’un propos de Stendhal Je crois que pour ĂȘtre grand dans quelque chose que ce soit, il faut ĂȘtre soi-mĂȘme. » En fait, ce rapprochement avec Stendhal me semble particuliĂšrement intĂ©ressant. La perfection de l’oeuvre d’art dĂ©pend entiĂšrement de la vĂ©ritĂ© humaine de l’artiste ; cette notion morale qui fonde toute l’esthĂ©tique chinoise se retrouve Ă©galement en Occident, mais ici, elle est plutĂŽt le fait de quelques esprits d’exception, dont Stendhal fournit justement une parfaite illustration toute son esthĂ©tique est passionnĂ©ment et furieusement morale — rappelez- vous par exemple sa condamnation de Chateaubriand Je n’ai jamais pu lire 20 pages de M. de Chateaubriand [...] À 17 ans, j’ai failli avoir un duel parce que je me moquais de "la cime indĂ©terminĂ©e des forĂȘts" qui comptait beaucoup d’admirateurs au 6e de dragons [...] Le beau style de M. de Chateaubriand me semble dire une quantitĂ© de petites faussetĂ©s. Toute ma croyance sur le style est dans ce mot. » Dans cette mĂȘme famille spirituelle de sublimes gĂ©nies excentriques » au sens chinois du mot, il faudrait Ă©galement ranger Simone Weil dont on pourrait compiler toute une esthĂ©tique Ă  partir de la si riche mine des Cahiers — ou encore Wittgenstein, dont un propos au sujet de TolstoĂŻ me paraĂźt singuliĂšrement appropriĂ© pour conclure cette modeste note, car il propose justement un critĂšre de critique littĂ©raire aussi original qu’efficace VoilĂ  un homme vrai, qui a le droit d’écrire. »Simon Leys, Le Magazine littĂ©raire n° 429, 01-03-04. * Une idĂ©e de l’UniversitĂ© Discours prononcĂ© le 18 novembre 2005 Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain lors de la remise Ă  Simon Leys du doctorat honoris causa. Extraits [...] Vers la fin de sa vie, Flaubert a Ă©crit dans une de ses admirables lettres, Ă  son ami Tourgueniev, une petite phrase que je voudrais placer en tĂȘte de mes rĂ©flexions, car elle les rĂ©sume trĂšs bien "J’ai toujours tĂąchĂ© de vivre dans une tour d’ivoire, mais une marĂ©e de merde en bat les murs, Ă  les faire crouler." Tels sont bien les deux pĂŽles de la situation d’une part la "tour d’ivoire", d’autre part la "marĂ©e de merde". La tour d’ivoire ConsidĂ©rons d’abord la tour d’ivoire. C. S. Lewis a observĂ© que, pour mesurer la valeur de n’importe quelle chose, que ce soit un tire-bouchon ou une cathĂ©drale, il faut savoir de quoi il s’agit, Ă  quel usage c’est destinĂ© et comment on s’en sert. [...] Aussi la dĂ©finition de l’universitĂ© ne prĂȘte guĂšre Ă  discussion, il me semble. L’universitĂ© a pour objet la recherche dĂ©sintĂ©ressĂ©e de la vĂ©ritĂ©, qu’elles qu’en puissent ĂȘtre les consĂ©quences, l’extension et la communication du savoir pour lui-mĂȘme, sans aucune considĂ©ration utilitaire. En ce qui concerne son mode d’opĂ©ration, l’universitĂ© requiert quatre facteurs. Les deux premiers sont indispensables, les deux autres sont importants, mais parfois facultatifs. 1. Une communautĂ© de savants. Il y a quelques annĂ©es, en Angleterre, un brillant et fringant jeune ministre de l’Education Ă©tait venu visiter une grande et ancienne universitĂ© ; il prononça un discours adressĂ© Ă  l’ensemble du corps professoral, pour leur exposer de nouvelles mesures gouvernementales en matiĂšre d’éducation, et commença par ces mots "Messieurs, comme vous ĂȘtes tous ici des employĂ©s de l’universitĂ©...", mais un universitaire l’interrompit aussitĂŽt "Excusez-moi, Monsieur le Ministre, nous ne sommes pas les employĂ©s de l’universitĂ©, nous sommes l’universitĂ©." On ne saurait mieux dire. [...] 2. Le second facteur indispensable une bonne bibliothĂšque. Cette Ă©vidence se passe de commentaire. 3. Les Ă©tudiants. Ils constituent un Ă©lĂ©ment important, mais pas toujours indispensable. Il est bon de former des Ă©tudiants, mais il n’est pas souhaitable de les attirer Ă  tout prix par tous les moyens et sans discrimination. Les Ă©tudiants Ă©trangers — payants — rapportent annuellement prĂšs de deux milliards de dollars aux universitĂ©s australiennes. Un recteur d’universitĂ© nous a engagĂ©s un jour Ă  considĂ©rer nos Ă©tudiants non comme des Ă©tudiants, mais bien comme des clients. J’ai compris ce jour-lĂ  qu’il Ă©tait temps de s’en aller. [...] En fait, je rĂȘve d’une universitĂ© idĂ©ale les Ă©tudes n’y mĂšneraient Ă  aucune profession en particulier et ne feront d’ailleurs l’objet d’aucun diplĂŽme. Mais peut-ĂȘtre cette universitĂ© idĂ©ale existe-t-elle dĂ©jĂ  ? Voyez le CollĂšge de France. 4. Des ressources matĂ©rielles — qui peuvent ĂȘtre de provenance variĂ©e soutien gouvernemental, mĂ©cĂ©nat privĂ©, etc. L’importance de l’argent est Ă©vidente, il serait sot de le nier. Mais rappelez-vous pourtant qu’on a vu d’admirables universitĂ©s fonctionner dans un dĂ©nuement extrĂȘme. L’universitĂ© de PĂ©kin, par exemple, durant les quinze premiĂšres annĂ©es de la jeune RĂ©publique chinoise, a jouĂ© un rĂŽle de premier plan dans la vie intellectuelle du pays, et cependant, faute de ressources, ses enseignants, qui constituaient une Ă©lite exceptionnellement jeune et brillante, restaient parfois plusieurs mois sans toucher leur salaire. Ayant ainsi esquissĂ© ce rapide portrait de notre rapide tour d’ivoire, examinons maintenant la "marĂ©e de merde" qui en bat les murs. La marĂ©e qui bat les murs Deux points essentiels sont particuliĂšrement exposĂ©s aux attaques. PremiĂšrement, le caractĂšre Ă©litiste de la tour d’ivoire — qui dĂ©rive de sa nature mĂȘme — se trouve dĂ©noncĂ© au nom des principes d’égalitĂ© et de dĂ©mocratie. Mais si l’exigence d’égalitĂ© est une noble aspiration dans sa sphĂšre propre — qui est celle de la justice sociale —, l’égalitarisme devient nĂ©faste dans l’ordre de l’esprit, oĂč il n’a aucune place. La dĂ©mocratie est le seul systĂšme politique acceptable, mais prĂ©cisĂ©ment, elle n’a d’application qu’en politique. Hors de son domaine propre, elle est synonyme de mort car la vĂ©ritĂ© n’est pas dĂ©mocratique, ni l’intelligence, ni la beautĂ©, ni l’amour ni la grĂące de Dieu. [...] Le second point sur lequel la tour d’ivoire se trouve constamment menacĂ©e et battue en brĂšche, c’est son caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ©. Le coeur du problĂšme est rĂ©sumĂ© par un axiome de Zhuang Zi le grand penseur taoĂŻste du IVe siĂšcle avant — un des esprits les plus profonds qu’ait produit l’humanitĂ© Tous les gens comprennent l’utilitĂ© de ce qui est utile, mais ils ne peuvent comprendre l’utilitĂ© de l’inutile. » L’utilitĂ© supĂ©rieure de l’universitĂ© et son action efficace sont entiĂšrement fonction de son apparente "inutilitĂ©". Les Ă©coles professionnelles et techniques sont fort utiles, tout le monde comprend ça ; les universitĂ©s sont inutiles — transformons-les donc en un ersatz d’écoles professionnelles tel est la mentalitĂ© qui menace aujourd’hui la survie de l’universitĂ©. Les pressions exercĂ©es sur elle par ses principaux bailleurs de fonds pour qu’elle justifie son existence en termes quantitatifs et utilitaires sont probablement le plus redoutable facteur de corruption auquel elle doit maintenant faire face. [...] Quand l’universitĂ© cĂšde Ă  la tentation utilitariste, elle trahit sa vocation et vend son Ăąme. Il y a plus de cinq cents ans, Erasme a dĂ©fini en une phrase l’essence de l’entreprise humaniste On ne naĂźt pas homme, on le devient homo fit, non nascitur. » L’universitĂ© n’est pas une usine Ă  fabriquer des diplĂŽmes, Ă  la façon des usines de saucisses. C’est le lieu oĂč une chance est donnĂ©e Ă  des hommes de devenir qui ils sont vraiment. Commentaires n° 114, Ă©tĂ© 2006. l’article en pdf Lire aussi Simon Leys, la littĂ©rature et l’universitĂ© La libre Belgique * Simon Leys "L’intellectuel français ne sait pas comment on ouvre un parapluie" Flammarion publie un recueil de textes en forme de portrait du grand sinologue. Au menu, la Chine, la littĂ©rature, la mer... et la quĂȘte humaniste d’un esprit libre et iconoclaste. Simon Leys 76 ans est un Ă©crivain de combat nĂ© avec Les Habits neufs du prĂ©sident Mao 1971, chronique accablante de la RĂ©volution culturelle. Sans la maolĂątrie ambiante et les idioties sur l’"homme nouveau chinois" profĂ©rĂ©es Ă  l’Ouest, et particuliĂšrement en France, Pierre Ryckmans — son vrai nom —, universitaire belge spĂ©cialiste de la littĂ©rature classique chinoise, ne serait pas sorti de ses gonds et n’aurait pas pris un pseudonyme pour Ă©viter d’ĂȘtre persona non grata en Chine. EntrĂ© dans le pamphlet politique par indignation, Leys-Ryckmans n’aura de cesse de dĂ©noncer l’imposture des gouvernants et l’aveuglement des intellectuels avec ce mĂ©lange d’honnĂȘtetĂ©, de courage et de simplicitĂ© que George Orwell nommait "common decency". Pour autant, le seul sinologue de l’AcadĂ©mie de Belgique fauteuil 26, celui de Simenon ne se dĂ©partira jamais de ses premiĂšres amours la Chine, la littĂ©rature, la mer. C’est tout naturellement autour de ces trois piliers qu’a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© ce merveilleux recueil sous le sceau de "l’inutilitĂ©", au sens oĂč l’entendait le poĂšte du IVe siĂšcle avant JĂ©sus-Christ Zhuang Zi gratuitĂ©, don de soi, gĂ©nĂ©rositĂ©. L’Express, 06-04-12. Lorsque vous Ă©voquez les figures de Michaux, Chesterton, Orwell..., on voit se dessiner en creux votre autoportrait. RĂ©el ou idĂ©al... Nos admirations nous dĂ©finissent, mais parfois elles peuvent aussi cerner nos manques par exemple, un bĂšgue qui admire un Ă©loquent causeur, un Ă©crivain crispĂ© et taciturne comme Jules Renard qui vĂ©nĂšre la tonitruante prolixitĂ© de Victor Hugo, ou un romancier concis et pur comme Chardonne qui cĂ©lĂšbre le formidable flot de TolstoĂŻ.... Quand on rend visite Ă  quelqu’un que l’on souhaiterait mieux connaĂźtre, on est naturellement tentĂ© de regarder les livres de sa bibliothĂšque ce n’est pas plus indiscret que de regarder son visage — c’est tout aussi rĂ©vĂ©lateur bien que parfois trompeur. Les intellectuels de ce dĂ©but de siĂšcle se caractĂ©risent-ils toujours par cet Ă©trange cocktail de naĂŻvetĂ© politique et de fascination pour les rĂ©gimes totalitaires ? Je crois Ă  l’universalitĂ© et Ă  la permanence de la nature humaine ; elle transcende l’espace et le temps. Comment expliquer sinon pourquoi les peintures de Lascaux ou la lecture de Zhuang Zi Tchouang-tseu ou de Montaigne peuvent nous toucher de façon plus immĂ©diate que les informations du journal de ce matin ? Pour le meilleur et pour le pire, je ne vois donc pas comment les intellectuels du XXIe siĂšcle pourraient fort diffĂ©rer de ceux du siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Malraux disait que l’intellectuel français est un homme qui ne sait pas comment on ouvre un parapluie je soupçonne d’ailleurs qu’il parlait d’expĂ©rience ; et personnellement je ne me flatte pas d’une bien grande dextĂ©ritĂ©. Du fait de leur maladresse et de leur faiblesse, certains intellectuels seraient-ils plus vulnĂ©rables devant les sĂ©ductions du pouvoir, et de son incarnation dans des chefs totalitaires ? Je me contente de constater mĂ©lancoliquement la rĂ©currence du phĂ©nomĂšne — je ne suis pas psychologue. Quels sont vos projets ? Comme je l’évoque dans le post-scriptum de mon essai sur Liu Xiaobo, par la faute d’un agent consulaire belge, mes fils jumeaux se sont trouvĂ©s rĂ©duits Ă  l’état d’apatrides. La faute aurait pu ĂȘtre rectifiĂ©e ; malheureusement, elle Ă©tait tellement grotesque que les autoritĂ©s responsables n’auraient pu le reconnaĂźtre sans se rendre ridicules — aussi fallait-il la cacher. Comme toujours dans ce genre de mĂ©saventure administrative, la tentative de camouflage est cent fois pire que ce qu’elle tente de dissimuler. Le problĂšme devient monumental et rigide, il s’enfle et gonfle comme un monstrueux champignon vĂ©nĂ©neux qui, en fin de compte, ne contient RIEN un vide nausĂ©abond. Ayant jadis passĂ© pas mal de temps Ă  analyser et Ă  dĂ©crire divers aspects du phĂ©nomĂšne bureaucratique au sein du totalitarisme marxiste, j’ai dĂ©couvert avec stupeur qu’il avait son pendant naturel dans un ministĂšre bruxellois des bureaucrates belges placĂ©s dans le plus toxique des environnements pĂ©kinois se seraient aussitĂŽt sentis comme des poissons dans l’eau. Je voudrais tĂącher de dĂ©passer l’anecdote personnelle pour cerner une leçon universelle. De nombreux lecteurs, victimes d’expĂ©riences semblables, m’ont d’ailleurs offert des rapports d’une hallucinante absurditĂ©. J’envisage donc de faire une petite physiologie du bureaucrate. Cela pourrait s’intituler Le RĂȘve de Zazie — par rĂ©fĂ©rence Ă  l’hĂ©roĂŻne de Queneau comme on demande Ă  Zazie ce qu’elle voudrait devenir quand elle sera grande, elle rĂ©pond Institutrice ! — Ah, fort bien et pourquoi ? — Pour faire chier les mĂŽmes ! » Par Emmanuel Hecht, L’Express, 06-04-12. * Autres extraits sur pileface Le prince de Ligne ou le XVIIIe siĂšcle incarnĂ©Barthes et la Chine * Critiques La Disputepar Arnaud Laporteavec- Philippe Delaroche Lire- Nathalie Crom TĂ©lĂ©rama- Laurent Nunez Magazine LittĂ©raire CrĂ©dit FC Bernard Pivot, L’inutilitĂ© ? TrĂšs utile ! le JDDAude Lancelin, Il est libre, Leys Marianne * Note de lecture Simon Leys, Victor SĂ©galen, RenĂ© Leys »Biographie de Simon LeysBibliographie de Simon Leys. *
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Quest-ce qu'une perte agricole restreinte? Si vous exploitez une entreprise agricole, vous pouvez peut-ĂȘtre dĂ©duire une perte agricole pour l'annĂ©e. Toutefois, si votre principale source de revenu n'est ni l'agriculture ni une combinaison de l'agriculture et d'une autre source de revenu, vous pouvez dĂ©duire seulement une partie de votre
Alarme anti-intrusion, ce qu’il faut savoir L’alarme anti-intrusion fait partie des systĂšmes de prĂ©vention. Elle vous permet de protĂ©ger votre domicile contre les tentatives de vol et d’effraction durant votre absence. Existant en version filaire ou sans fil, l’alarme anti-intrusion s’installe aussi bien dans une maison ou un appartement que dans une entreprise. Elle se compose d’une centrale servant Ă  paramĂ©trer le systĂšme de sĂ©curitĂ©, de dĂ©tecteurs de mouvement ou d’ouverture portes ou fenĂȘtres et d’une sirĂšne qui s’active en cas d’effraction pour alerter le voisinage. Certains modĂšles disposent Ă©galement d’un transmetteur GSM qui vous envoie une alerte lorsque l’alarme anti-intrusion est activĂ©e. Le coĂ»t de ce systĂšme de sĂ©curitĂ© varie selon le modĂšle choisi, la taille de l’habitation Ă  surveiller et les fonctionnalitĂ©s recherchĂ©es. Le fonctionnement d’une alarme anti-intrusion L’alarme anti-intrusion doit ĂȘtre activĂ©e dĂšs que vous quittez votre domicile. Une fois en marche, elle recourt aux dĂ©tecteurs de mouvements et d’ouverture rĂ©partis dans les piĂšces pour s’assurer qu’il n’y a aucune tentative d’effraction. Lorsque l’un d’eux repĂšre quelque chose, l’alarme anti-intrusion s’active en faisant sonner la sirĂšne. Le son provoquĂ© fera fuir les cambrioleurs tout en alertant le voisinage qui prĂ©viendra la police. Pour profiter d’une sĂ©curitĂ© maximale, vous pouvez coupler votre alarme avec un systĂšme de vidĂ©osurveillance ou de surveillance Ă  distance. A LIRE ÉGALEMENT – L’importance dune alarme – Des systĂšmes intelligents pour une maison sĂ»re
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